Le 23 mars, l'Iran a arraisonné un navire de l'armée britannique, alléguant du fait qu'il se serait trouvé dans les eaux iraniennes, tandis que le Royaume-Uni et l'Irak maintiennent qu'il se trouvait dans les eaux nationales iraquiennes. Les 15 marins à bord ont été transférés à Téhéran. Revenant sur sa promesse, l’Iran a fait savoir hier que la seule femme à bord ne serait pas libérée dans l’immédiat, mettant en cause l’attitude « incorrecte » de Londres qui, plutôt que d’envoyer une équipe technique pour examiner le problème, a fait du tapage médiatique, annoncé le gel des relations et fait savoir qu’il en réfèrerait au Conseil de sécurité. À ce revirement qui a accentué la crise entre les deux pays, viennent s’ajouter ce matin deux facteurs de crispation : d’une part, l’Iran exige des excuses de la part de la Grande Bretagne, d’autre part, celui-ci a à nouveau publié un courrier de la femme soldat captive dans lequel elle appelle à un « retrait rapide » de la Grande-Bretagne d’Irak, ce qui en dit long sur les pressions subies par les marins de la Royal Navy.
Face à cette situation, le Conseil de Sécurité a tenu hier à faire connaître son opposition au maintien en détention des soldats britanniques. Dans une déclaration à la presse faite par l'ambassadeur sud-africain Dumisani S. Kumalo, qui assume actuellement la présidence du Conseil, les membres du Conseil de sécurité appellent le gouvernement iranien à autoriser « un accès consulaire » aux marins capturés par les membres de la Garde révolutionnaire dans le Golfe persique vendredi dernier et soutiennent les appels déjà faits, y compris par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, à une « prompte résolution du problème », qui inclut la libération de ces personnels, conclut le texte.
Cette déclaration à la presse, bien que dépourvue de caractère contraignant, a nécessité plus de quatre heures de négociations. Le texte final est pourtant très édulcoré par rapport à la version initiale présentée par les Britanniques. Ceux-ci souhaitaient que le Conseil « déplore » la poursuite de la détention des marins et note qu’ils avaient été capturés alors qu’ils « opéraient dans les eaux territoriales irakiennes en tant que membres de la force multinationale en Irak mandatée par la résolution 1723 du Conseil de sécurité ». La version initiale devait également soutenir les appels à une « libération immédiate » de ces personnels. La Russie a été le principal opposant à ces diverses formulations, considérant que le Conseil devait éviter de prendre position dans ce qu’elle considère comme une « dispute bilatérale », notamment sur la localisation du lieu de la capture des marins dans le Golfe.
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