La Chambre préliminaire a confirmé les charges contre Uhuru Muigai Kenyatta, le vice Premier ministre et Ministre des finances, William Samoei Ruto, ancien Ministre de l'éducation supérieure, de la science et de la technologie, Francis Kirimi Muthaura, chef du service public, et Joshua Arap Sang, chef des opérations de la station radio KASS FM.
Quant à M. Ruto et M. Sang, qui sont accusés de crimes contre l'humanité, de déportations et de persécutions, les juges préliminaires ont trouvé que « sur la base des preuves présentés, ils seraient coupables des accusations qui pèsent contre eux ».
« Ces crimes ont coûté la vie à des centaines de personnes et causé le déplacement de milliers de civils du village de Turbo, de la région de Eldoret, du village de Kapsabet et des collines de Nandi. La Chambre a également estimé que ces crimes avaient été commis dans le cadre d'une attaque contre des groupes particuliers, notamment les Kikuyu, les Kamba et les Kisii, à cause de leur réputation de proximité politique avec le parti de l'Unité nationale », ont déclaré les juges dans l'explication de leur décision.
Quant à M. Kenyatta et M. Muthaura, la Cour a estimé que le Procureur a présenté des raisons solides pour considérer que les crimes de meurtre, de déportation, de viol et autres actes inhumains avaient été commis lors d'une attaque contre des résidents civils des villages de Nakuru et Naivasha entre le 24 et le 28 janvier 2008.
La Chambre préliminaire a, par contre, refusé de confirmer les accusations contre deux autres suspects, Henry Kiprono Kosgey, ancien Ministre de l'industrie, et Mohamed Hussein Ali, le Commissaire de police au moment des faits. La Chambre a déclaré que le Procureur n'avait pas présenté suffisamment de preuves.
« Notre espoir est que la décision annoncée aujourd'hui par cette Chambre amène la paix à la République de Kenya et aide à éviter toutes sortes d'hostilités », ont déclaré les juges Ekaterina Trendafilova, Hans-Peter Kaul et Cuno Tarfusser dans leur décision.
Plus de 1.100 personnes ont été tuées, 3.500 autres ont été blessées et jusqu'à 600.000 ont été déplacées dans la violence qui a suivi les élections de décembre 2007. Il y a eu des centaines de viols au moins, et des pertes considérables de biens, selon le Procureur en chef de la CPI, Luis Moreno-Ocampo.
Source : ONU