8 décembre 2015

ACTU : Adhésion du premier Etat insulaire du Pacifique au Pacte mondial contre la pêche illicite

Catherine MAIA

Palau est le premier Etat insulaire du Pacifique à ratifier l'Accord international de lutte contre la pêche illégale, qui prive l'économie mondiale de 23 milliards de dollars chaque année et compromet la biodiversité et la sécurité alimentaire dans de nombreux pays, s'est félicité le 1er décembre l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

« Je me réjouis de l'adhésion de Palau, le tout premier Etat insulaire du Pacifique, à l'Accord international sur les mesures du ressort de l'Etat du port », a déclaré le Directeur général de la FAO José Graziano da Silva, lors d'une rencontre avec le Président de Palau en marge de la Conférence des Nations Unies sur le climat à Paris (COP21). « J'espère que cela encouragera d'autres petits Etats insulaires à faire de même, étant donné qu'ils sont fortement tributaires des pêches et, par conséquent, particulièrement vulnérables face aux effets négatifs de la pêche illicite ».

On entend par "mesures du ressort de l'Etat du port" les mesures servant à détecter la pêche illégale lorsque les navires entrent au port. L'Accord encourage la collaboration entre pêcheurs, autorité du port, garde-côtes et marines pour renforcer les inspections et les procédures de contrôle aux ports et sur les bateaux. Il permet également aux Etats d'empêcher les débarquements de prises illicites, indépendamment du pavillon que les navires arborent.

Les mesures de l'Etat du port permettent également à un pays de bloquer les bateaux soupçonnés de pratiquer la pêche illicite, et d'empêcher ainsi les prises illégales de pénétrer sur les marchés locaux et internationaux.

Les pratiques de pêche illégale, non déclarée et non réglementée pourraient représenter jusqu'à 26 millions de tonnes de poisson chaque année, soit plus de 15% du total de la production mondiale. On estime, par ailleurs, que la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INN) priverait l'économie mondiale de 10 à 23 milliards de dollars, sans compter son impact sur l'aménagement des stocks halieutiques, ce qui en fait une double préoccupation à l'échelle internationale.

Palau est le 15e pays à adhérer à l'Accord relatif aux mesures du ressort de l'Etat du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illégale, non déclarée et non réglementée adopté par les Etats membres de la FAO en 2009. La Somalie a précédé de peu la petite île au mois de novembre 2015.

Un certain nombre d’autres pays sont en voie de les rejoindre, ce qui laisse espérer que le traité pourrait prendre effet dès l'année prochaine. L'accord stipule qu'il entrera en vigueur une fois que 25 pays auront déposé leur instrument de ratification. Une fois en vigueur, cet Accord devra permettre de mieux se conformer au Code de conduite de la FAO pour une pêche responsable (1995), qui s'attache à promouvoir la durabilité du secteur à long terme.
  
Selon la FAO, les mesures de l'Etat du port ne se contentent pas de protéger les intérêts économiques ; elles sont également cruciales pour protéger la sécurité alimentaire locale et la santé des océans en combattant les types de pêche menaçant la gestion durable des stocks halieutiques.

Afin d'aider des Etats tels que Palau et la Somalie à renforcer leurs capacités de mise en application de l'Accord, son article 21 prévoit un fonds d'assistance spécial pour les pays en développement.

Photo: FAO/A. Urcelayeta


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