L'ancien ministre était notamment accusé d'avoir pratiqué des sacrifices humains et de s'être livré à des actes de cannibalisme, mais également de meurtres, traitements cruels, actes de terrorisme, pillage, et d'avoir enrôlé des enfants de moins de 15 ans dans les forces armées lors de la guerre civile qui a fait quelque 200 000 morts dans ce petit pays d'Afrique de l'ouest entre 1991 et 2001. Depuis le début de son procès, en juin 2004, il n'avait cessé de clamer son innocence. Il est mort quelques jours seulement avant de connaître la sentence qui lui était réservée par le Tribunal pénal spécial pour la Sierra Leone.
On ne peut que déplorer, à l’instar du Procureur général du Tribunal spécial Stephen Rapp, que le décès de l'accusé prive le peuple de la Sierra Leone de son droit à ce que la justice soit rendue dans un cas important. On peut d’autant plus le déplorer que l’affaire Norman avait donné lieu, en 2004, à la première inculpation historique pour crime de guerre en raison du « fait de procéder à la conscription ou à l’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans dans les forces armées nationales ou de les faire participer activement à des hostilités », qu’il s’agisse de conflits internationaux ou internes.
Le Tribunal indépendant, mis en place conjointement par les Nations Unies et le gouvernement de la Sierra Leone, a pour mandat de juger les principaux responsables des atrocités commises en Sierra Leone après le 30 novembre 1996. Jusqu'à maintenant, 11 personnes ont été inculpées pour crimes de guerre, crime contre l'humanité et d'autres graves violations du droit humanitaire international. 10 accusés sont actuellement maintenus en détention par le Tribunal.