Voici 33 ans que ce mur divise Nicosie et sépare les communautés grecques et turques. En 1974, les Chypriotes grecs ont tenté un coup d'État afin de rattacher Chypre à la Grèce ce qui a déclenché, en réaction, l'invasion par l’armée turque du nord de l'île. Depuis lors, les troupes turques occupent cette partie de Chypre et l’île est divisée, un mur ayant été construit pour couper Nicosie en deux, tandis que des Casques bleus surveillent la frontière, la fameuse ligne verte.
En avril 2004, une tentative de l'ONU pour réunifier l'île a échoué. Un plan a alors été soumis aux Chypriotes par référendum. Les Turcs l’ont accepté, mais les Grecs l’ont refusé. Un mois plus tard, seule la partie grecque de l'île, internationalement reconnue, est entrée de facto dans l'Union européenne.
Aujourd'hui, ce sont les Grecs qui font un geste de bonne volonté en demandant aux troupes turques de se retirer pour permettre aux Casques bleus de vérifier la présence de mines. En marge du Sommet européen de Bruxelles, le président chypriote Tassos Papadopoulos a déclaré que «l'obstacle n'est pas le mur mais les troupes turques» : «Si les troupes se retirent et permettent que l'ONU vérifie la présence de mines, alors le point de passage pourra être ouvert, mais les troupes doivent se retirer».
L'idée de l'ouverture d'un point de passage dans le secteur afin de permettre aux civils de circuler avait été soulevée en 2005, mais elle n'avait pu se concrétiser en raison d'un différend concernant la passerelle érigée côté chypriote-turc. Une fois le mur démoli, il faudra cependant encore du temps avant que le point de passage soit opérationnel. Il deviendrait le sixième reliant le nord (turc) au sud (grec) de Chypre depuis que les Chypriotes-turcs ont levé les restrictions au passage des Chypriotes-grecs en avril 2003.