Premier orateur, "Lula" a appelé à "rebâtir" les institutions financières internationales "sur des bases entièrement nouvelles" afin qu'elles puissent prévenir à l'avenir des crises financières.
"Les institutions économiques internationales n'ont aujourd'hui ni l'autorité, ni les instruments dont elles ont besoin pour empêcher l'anarchie de la spéculation", a-t-il dit aux délégués des 192 Etats membres participant au débat annuel de l'Assemblée générale de l'ONU. "Le caractère mondial de cette crise implique que les solutions adoptées soient également mondiales et prises dans un cadre multilatéral légitime et reconnu, sans impositions", a-t-il estimé.
Son homologue français, Nicolas Sarkozy, a proposé à ses pairs un sommet en novembre pour "réfléchir ensemble aux leçons à tirer" de la crise financière internationale. "Ma conviction, c'est que le devoir des chefs d'Etat et de gouvernement des pays les plus directement concernés est de se réunir" (...) "pour réfléchir ensemble aux leçons à tirer de la crise financière la plus grave qu'ait connue le monde depuis celle des années 30", a déclaré M. Sarkozy.
Il a appelé de ses voeux "un capitalisme régulé où des pans entiers de l'activité financière ne sont pas laissés à la seule appréciation des opérateurs de marché" et a répété son souhait que des sanctions soient prononcées contre "ceux qui mettent en danger l'argent des épargnants". M. Sarkozy a ensuite précisé qu'il envisageait que ce sommet se déroule en novembre sur la base du G8 et avec une "possibilité d'ouverture sur les pays émergents".
"Ma proposition, c'est au mois de novembre parce qu'on peut espérer y voir plus clair. Ca n'est pas une réunion à chaud en plein dans la crise, mais en même temps c'est avant la fin de l'année, donc on peut tirer les conséquences", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
En ouvrant le débat, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui aussi souligné l'urgence "de rétablir l'ordre sur les marchés financiers internationaux" et d'en assainir les principes.
"Nous avons besoin d'une nouvelle conception de la gouvernance et de l'éthique des affaires, avec davantage de compassion et moins de foi aveugle en la +magie+ des marchés," a-t-il dit.
Le président George W. Bush a assuré hier à l'ONU que la crise financière américaine serait jugulée "avec la rapidité requise", dans son dernier discours devant l'Assemblée générale d'une institution qu'il a souvent ignorée. Alors que les plus hauts dirigeants américains imploraient mardi le Congrès d'adopter rapidement un plan de sauvetage du système bancaire, d'un montant de 700 milliards de dollars, M. Bush a prévenu qu'un échec aurait des effets "dévastateurs".
"Je peux vous assurer que notre administration et notre Congrès coopèrent pour adopter rapidement cette stratégie", a-t-il déclaré à quelque 120 chefs d'Etat ou de gouvernement réunis à New York. "Je suis convaincu que nous allons agir avec la rapidité requise", a-t-il ajouté alors que certains de ses adversaires démocrates, mais également certains républicains ont critiqué ce plan qui doit encore être approuvé par le Congrès américain.
M. Bush a par ailleurs accusé la Syrie et l'Iran de soutenir le terrorisme et a adressé de vives critiques à la Russie pour son intervention militaire en Géorgie.
"La Charte des Nations unies place sur un pied d'égalité toutes les nations grandes ou petites. L'invasion de la Géorgie par la Russie était une violation de ces termes", a-t-il dit, en promettant de continuer à soutenir l'intégrité territoriale de l'ancienne république soviétique.
"Les jeunes démocraties autour du monde observent la façon dont nous répondons à ce test," a dit M. Bush, citant la Géorgie, l'Ukraine, le Liban, l'Afghanistan, le Liberia et l'Irak. "Nous devons nous tenir unis aux côtés du peuple de Géorgie." Le président américain, qui quitte ses fonctions dans quatre mois, a également exhorté l'ONU à mettre pleinement en oeuvre les sanctions contre la Corée du Nord et l'Iran pour leurs programmes nucléaires, avertissant: "Nous ne devons pas baisser les bras tant que nos peuples ne seront pas protégés de cette menace contre la civilisation."

Source : AFP