Le département d'Etat s'est dit contraint par deux lois américaines du début des années 1990 qui interdisent en effet le financement d'une agence spécialisée des Nations unies qui accepterait les Palestiniens en tant qu'Etat membre à part entière, en l'absence d'accord de paix avec Israël.
"Couper des programmes"
Israël devrait lui aussi retirer sa contribution financière à l'organisation, a déclaré son ambassadeur auprès de l'Unesco, Nimrod Barkan. Selon lui, l'adhésion de la Palestine est une "tragédie pour l'Unesco". Il a ajouté que "cela va certainement affaiblir la capacité (des pays ayant approuvé cette adhésion) à avoir de l'influence sur la position d'Israël", notamment concernant le processus de paix.
L'organisation internationale, qui intervient notamment en faveur des femmes et dans la protection du Patrimoine mondial, va ainsi voir son budget amputé du quart de son montant. La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, admettait vendredi 28 octobre que l'organisation devrait probablement réduire la voilure. "Il faudra couper des programmes, réajuster l'équilibre de notre budget. Mais ce n'est pas seulement un problème financier, c'est un problème qui concerne l'universalité de notre organisation", affirmait-elle.
La France a voté en faveur de l'adhésion 
La France et la quasi-totalité des pays arabes ont voté en faveur de l'adhésion des Palestiniens comme membres à part entière, tout comme les BRIC (Brésil, Chine, Inde et Russie). Les Etats-Unis, l'Allemagne et le Canada ont voté contre, tandis que l'Italie et le Royaume-Uni se sont abstenus.
Les 194 Etats membres ont voté au siège de l'organisation à Paris, par 107 voix pour, 14 contre et 52 abstentions. Douze Etats n'ont pas participé du tout au vote.
Le ministre des affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad Al-Malki, s'est réjoui : c'est "un moment historique qui rend à la Palestine certains de ses droits". "Maintenant qu'elle est membre de l'Unesco, (la Palestine) fera tout ce qu'elle peut pour que l'Unesco puisse remplir sa mission", a-t-il poursuivi.
L'ONU en ligne de mire 
Le président palestinien Mahmoud Abbas a également déposé officiellement le 23 septembre une demande d'adhésion pleine et entière de l'Autorité à l'ONU. Le Conseil de sécurité, où Washington détient un droit de veto, est le seul habilité à autoriser semblable demande. Les Américains ont fait savoir qu'ils utiliseraient selon toute vraisemblance cette arme pour bloquer la demande palestinienne. Le vote aura lieu le 11 novembre 2011.
Ces votes au sein des assemblées internationales se déroulent dans un contexte de regain de violence entre Israël et les Palestiniens de la bande de Gaza.
Sources : Reuters/AFP