19 septembre 2013

NOTE : Mystérieux missiles… sur la Syrie

Jean-Marie COLLIN

Au plus fort de la crise syrienne, début septembre, deux missiles ont été lancés par Israël dans le cadre d'un exercice militaire. Du moins, c’est la version officielle…

Les faits comme nous les connaissons : à 06H16 GMT, le 3 septembre, deux missiles Blue Sparrow (encore dénommé Anchor) sont tirés par 1 ou 2 avions de chasse, des F-15 israélien. Cette manœuvre est réalisée dans le cadre d’un exercice en Méditerranée, mené conjointement par les Etats-Unis et Israël. Les missiles se seraient abimés en mer.

Le missile Blue Sparrow, développé par la firme israélienne Rafael, a pour objectif de détruire les systèmes antimissiles balistiques. Ici, le but était, semble-t-il, de simuler une attaque ennemi par un missile de type SCUD (possédé entre autres par la Syrie, l’Iran et plusieurs dizaines d’autres Etats), pour mettre à l’épreuve le système antimissile balistique israélien baptisé Arrow.

Moscou a détecté ces deux engins balistiques, via sa base d’écoute d’Armavir, situé près de la mer Noire. Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou a été informé de ce tir. Il en a référé directement au Président russe Poutine. Après cette détection, le poste de commandement de l’Etat-major et le Centre de contrôle des troupes de défense aérospatiale ont été mis en alerte. Il apparaît, selon diverses sources, qu’il y a eu un réel mouvement d’affolement au plus haut niveau du commandement militaire russe pendant cette phase de détection, puis de « destruction », soit une vingtaine de minute.

Israël, au départ, a nié son implication dans ces tirs. Puis le ministère de la Défense a révisé sa position en déclarant en être l’auteur…

Les Alliés : les  5 frégates américaines étaient en place en Méditerranée, comme la frégate française Chevalier-Paul. La Turquie a alors mis en état d’alerte une vingtaine de chasseurs et placé des blindés le long de sa frontière.

Question : étant donné la forte tension qui régnait sur cette zone - tous les éléments étant alors réuni pour enclencher un processus de guerre - pourquoi cet exercice (programmé de longue date) n’a t-il pas été annulé, vu le risque de mauvaise interprétation ?

Deux hypothèses :
  1. Cet « exercice » avait pour but de tester les fréquences radars de la Syrie. Les connaître avant une action militaire pouvait permettre d’assurer leur brouillage complet, donc un succès des frappes. Il était aussi une bonne occasion de tester les capacités radar de la Russie. 
  2. Autre réponse (à prendre avec des « pincettes ») : selon une source diplomatique révélée par le journal libanais Ssafir, « les deux missiles ont été lancés par les forces américaines d’une base militaire de l’OTAN en Espagne. 
Ils ont été détectés par les radars russes immédiatement. Les batteries de
 défense russe les ont confrontés. Un missile a explosé en l’air alors que l’autre
 a été dérouté et est tombé ensuite en mer » ; « frapper Damas équivaut à frapper Moscou ». L’Espagne accorde 3 bases militaires à l’OTAN : Morón de la Frontera et Saragosse qui sont des bases aériennes et la base navale de Rota (baie de Cadix). Celle-ci est intégrée au système de Défense antimissile américain, autorisant notamment le déploiement de destroyers, équipés de système antimissile AEGIS.
Vrai ou faux ? La vérité complète éclatera sans doute un jour sur cette affaire mystérieuse. Mais il est très étrange que Washington n’est en tout cas pas décidé d’annuler un tel exercice, alors que la tension dans cette zone devenait extrêmement forte avec la Russie.


 


Étrange, car le 7 avril dernier, les USA ont volontairement annulé le test d’un missile nucléaire ICBM programmé de longue date (comme toujours) pour éviter toute mauvaise perception nord-coréenne et pour que cet essai ne « puisse pas être considéré comme exacerbant la crise en cours », selon le secrétaire à la Défense américain, Chuck Hagel. À cette période, en effet, les relations étaient des plus tendues avec Pyongyang, qui avait déployé deux missiles capables d’atteindre le territoire japonais…

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