Catherine
MAIA
Les
22 et 23 février 2016, à Abidjan (Côte d’Ivoire), s’est tenu pour la première
fois un sommet régional à l’attention des Parlements africains concernant la
mise en œuvre de la Résolution 1540 (2004)
du Conseil de sécurité concernant la « Non-prolifération des armes de
destruction massive ».
Cette
rencontre, qui s’est déroulée autour du thème « Encourager les Parlements
nationaux à promouvoir la mise en œuvre de la Résolution 1540 du Conseil de
sécurité », a été l’occasion d’évoquer les enjeux liés à la prévention de la
prolifération des armes de destruction massive en Afrique et de réfléchir aux
moyens de renforcer les cadres juridiques nationaux mis en place pour appliquer
la Résolution 1540 (2004).
De
fait, les armes de destruction massive prolifèrent principalement dans des
zones de combat et d'activité terroriste, de sorte que c’est véritablement une
question clé pour de nombreux pays africains qui sont aux prises avec des
problèmes liés aux conflits et aux groupes terroristes qui sévissent par-delà
les frontières nationales. Aussi, l’objectif du sommet était non seulement
d’apporter des informations sur les étapes pratiques pour que les Parlements
adoptent des textes visant à empêcher les terroristes et autres groupes
d’acquérir des armes de destruction massive, telles que l'élimination des
failles dans les lois et la réglementation nationale, et d’examiner les forces
et faiblesses de lois existantes, mais aussi de renforcer la capacité des
Parlements à évaluer et diminuer les risques générés par les armes de
destruction massive et favoriser les réseaux et contacts informels
transfrontaliers parmi les parlementaires participants.
Dans
son intervention d’ouverture, M. Sene a souligné le rôle capital que les
parlementaires jouent dans l’élaboration et l’adoption des cadres juridiques
nécessaires pour éviter les conséquences qui pourraient se produire si des
armes nucléaires, chimiques ou biologiques tombaient aux mains d’acteurs non
étatiques et notamment de terroristes.
M.
Sene a annoncé que la Commission de l’Union africaine, en coopération avec le
Comité 1540 de l'ONU, organiserait une conférence à l’attention des États
membres de l’Union africaine sur l’examen de l’application de la Résolution
1540 (2004) et l’assistance, à Addis-Abeba les 6 et 7 avril 2016. Cette
conférence donnera la possibilité d’examiner les demandes d’assistance
adressées au Comité par les États d’Afrique cherchant à renforcer leurs
capacités de mise en œuvre. La rencontre devrait également permettre aux
fournisseurs d’aide de proposer leur concours et de répondre directement aux
demandes d’assistance présentées par les États de l’Union africaine et
favoriser les rapprochements entre ces acteurs en les mettant directement en présence.
M.
Sene a également évoqué avec les participants l’examen complet de la mise en
œuvre de la Résolution 1540 (2004), actuellement mené en application de la Résolution 1977 (2011),
et a présenté quelques résultats préliminaires intéressant l’Afrique.
Le
Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Kigbafori Soro,
présent lors du sommet, a précisé que le rôle des
Parlements apparaît en filigrane dans la Résolution 1540 (2004),
notamment en tant qu'institutions chargées de légiférer, mais aussi et
surtout chargées de veiller à la mise en œuvre des lois votées. « L'actualité
récente dans nos différentes sous-régions, plus spécifiquement avec la montée
fulgurante du terrorisme, ne peut continuer de nous laisser indifférents »,
a-t-il déclaré, ajoutant que depuis l’adoption de la Résolution 1540, en 2004,
la prolifération des armes nucléaires, chimiques et bactériologiques n'a cessé
d'être une menace pour la paix mondiale.
La
Résolution 1540 (2004) a été adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité
le 28 avril 2004, au titre du chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Elle
vise à engager les Gouvernements à appliquer des lois et des réglementations
efficaces afin d'empêcher l'accès aux armes de destruction massive par des
acteurs non étatiques. À cette fin, elle impose à tous les États de s’abstenir
d’apporter un appui, quelle qu’en soit la forme, à des acteurs non étatiques
qui tenteraient de mettre au point, de se procurer, de fabriquer, de posséder,
de transporter, de transférer ou d’utiliser des armes nucléaires, chimiques ou
biologiques ou leurs vecteurs. La résolution fait également obligation à tous
les États de mettre en place des dispositifs internes de contrôle destinés à
prévenir la prolifération des armes de destruction massive ou de leurs
vecteurs, y compris en mettant en place des dispositifs de contrôle appropriés
pour les matières connexes.
Le
Comité créé par la Résolution 1540 (2004), organe subsidiaire du Conseil de
sécurité, rend compte à ce dernier de l’application de la résolution. Le 20
avril 2011, le Conseil a adopté la Résolution 1977 (2011), par laquelle il a
prorogé le mandat du Comité jusqu’en 2021.
Guillaume Soro
© Abidjan.net par Atapointe
© Abidjan.net par Atapointe
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