La conférence sera présidée par le président français Jacques Chirac, qui a été qualifié par le chef du Hezbollah libanais, allié de la Syrie et de l'Iran, de "guide spirituel" du gouvernement de Fouad Siniora. Y assisteront notamment le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, le haut représentant diplomatique européen Javier Solana, ainsi que les représentants de la plupart des pays européens, des pays arabes, et des institutions financières internationales dont le président de la Banque Mondiale Paul Wolfowitz.
Avant même l'ouverture des débats, des annonces d'aides, qui devraient s'élever au total à plus d'un milliard de dollars, ont commencé à arriver : les États-Unis devraient ainsi accorder une aide de 770 millions de dollars, la Commission européenne a promis 400 millions d'euros supplémentaires, et la France a annoncé un prêt de 500 millions d'euros à conditions avantageuses.
Le Liban ploie actuellement sous une dette publique de 41 de milliards de dollars, soit le niveau record de 180% de son produit intérieur brut. Le conflit de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah, accompagné de nombreuses destructions, a aggravé une situation économique déjà préoccupante depuis de nombreuses années. La conférence planchera sur trois grands thèmes : la relance de l'économie et de la production, l'amélioration des conditions de vie des Libanais et la restauration des grands équilibres financiers.
Ce plan préconisé par Paris III prévoit de ramener l'endettement du pays à 144% du PIB en 2011. Pour cela, il impose une cure d'austérité : augmentation de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) entre 2008 et 2010, hausse des taxes sur les carburants, ouverture du capital d'Électricité du Liban, privatisation de la téléphonie mobile en 2007, puis de Liban Telecom en 2008. Il s'accompagne d'un volet social, avec notamment une extension des dispositifs de sécurité sociale et la construction de logements.
A trois mois de la fin de son quinquennat, la réussite de la conférence est également un enjeu de taille pour Jacques Chirac, en première ligne depuis l'assassinat de son ami, l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, en février 2005. La France a obtenu, avec l'appui de Washington, le retrait de la Syrie du Liban. Après le vote par le Conseil de sécurité de la résolution 1701 qui mettait fin aux hostilités entre le Hezbollah libanais et Israël en juillet 2006, Jacques Chirac a décidé de déployer des soldats français pour renforcer la FINUL dans le Sud-Liban. Depuis, le Liban a toutefois de nouveau plongé dans la crise politique, des ministres chiites du Hezbollah et d'Amal ayant démissionné, tandis que le tribunal international chargé de juger les assassins de M. Hariri n'a toujours pas été créé.