Les élections présidentielles au Nigeria ont porté à la tête du pays le candidat du pouvoir en place, Umaru Yar'Adua, gouverneur de l'Etat de Katsina à l'extrême nord du pays. Cet homme politique, qui n'avait jamais fait part de ses ambitions présidentielles, est considéré par beaucoup comme la "marionnette" de Olusegun Obasanjo, le Président actuel qui ne peut briguer un nouveau mandat.



En effet, l'opposition, la société civile et les observateurs internationaux ont tous dénoncé de multiples fraudes et irrégularités dans le scrutin. Le Président Obasanjo lui-même a déclaré que ce scrutin n'avait pas été parfait. La mission d'observation de l'Union européenne a dénoncé dans son rapport «un manque essentiel de transparence, des preuves évidentes de fraudes, des irrégularités de procédures innombrables». Elle parle également d'«au moins 200 personnes, dont des policiers et des candidats, (qui) ont été tués».
Le test que représentait ces élections a donc finalement marqué l'échec et le recul du Nigeria sur le plan de la démocratie. Cette immaturité politique est un handicap majeur dans ce pays, qui malgré ses ressources pétrolières et gazières, voit les 3/4 de sa population vivre dans une pauvreté extrême. La corruption est l'un des principaux maux de la société nigeriane. Et l'élection d'un Président dont la légitimité est fortement remise en cause ne devrait pas arranger la situation.