Plusieurs voix sur la scène internationales ont dénoncé ces nouvelles sanctions économiques comme «une punition collective» infligée aux Palestiniens. S'élevant contre ces sanctions, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon - tout en appellant à «la cessation des tirs de roquettes aveugles par les militants palestiniens ciblant Israël» - a jugé «inacceptables» les mesures israéliennes à Gaza, arguant qu'elles «affectent le bien-être de toute la population de la bande de Gaza».
Lors d'une précédente rencontre avec le président israélien Shimon Pérès, la commissaire européenne aux relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, avait elle aussi qualifié de «punition collective» la réponse d'Israël aux tirs de roquettes qui frappent son territoire. Elle a affirmé que l'Union européenne se sentait «très préoccupée» par la situation. Même tonalité à Paris, où le ministère des affaires étrangères s'est inquiété de l'effet de telles mesures sur «une situation humanitaire déjà alarmante».
Israël s'est empressé de revenir hier sur ces accusations. Pour contrer des recours en justice contre des «punitions collectives» et anticiper les critiques internationales, ces sanctions ont été présentées par Israël comme des mesures de «séparation» d'avec la bande Gaza. «Nous rejetons le terme de "punition collective", car Israël continue de d'assurer un soutien humanitaire au peuple palestinien – notamment des vivres, des médicaments et de l'énergie – que nous ne considérons pas comme notre ennemi», a affirmé le porte-parole du ministère des affaires étrangères israélien Marc Regev, jugeant «proportionnée» la réponse israélienne aux tirs de roquette. Le premier ministre Ehoud Olmert a, quant à lui, promis qu'il ne permettrait pas une crise humanitaire.
Le Hamas, qui contrôle Gaza depuis la mi-juin, dénonce quant à lui un «chantage » israélien : «La décision israélienne de réduire l'approvisionnement des produits de base à la bande de Gaza représente un crime de guerre et une violation flagrante du droit international», a estimé son porte-parole ajoutant que «ces sanctions sont une punition collective contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza qui va mener à une détérioration de la situation».
Une dizaine d'organisations de défense des droits de l'homme, organisations israéliennes et palestiniennes, ont déjà déposé un recours devant la Cour suprême d'Israël, qui devra donc se prononcer sur la légalité de ces mesures.
Rappelons que près de 1,5 million de Palestiniens s'entassent dans des conditions misérables dans la bande de Gaza, un territoire quasiment coupé du reste du monde depuis la prise du pouvoir du Hamas à la mi-juin.