Face aux critiques dénonçant la volonté de Pékin de museler les voix dissonantes avant les jeux Olympiques du mois d’août 2008, la Chine a défendu hier sa décision d'arrêter Hu Jia, une figure de la dissidence.
« La Chine est un pays de droit. Chacun est égal devant la loi et personne n'est au-dessus des lois. Nous gérerons cette affaire conformément au droit », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jiang Yu, refusant tout autre commentaire.
Selon ses proches et d'autres dissidents, Hu Jia, 34 ans, accusé de subversion, n'a plus donné de nouvelles depuis son arrestation par des policiers le 27 décembre dernier.
M. Hu et sa femme, Zeng Jinyan, célèbres pour leur combat en faveur des droits humains en Chine, ont déjà été arrêtés par le passé et placés sous résidence surveillée.
Hu Jia a déjà derrière lui un long passé de militant. En 1989, il était au nombre des étudiants qui manifestaient sur la place Tien An Men. Depuis lors, il s'est engagé en faveur non seulement des droits humains, mais aussi de la défense de l'environnement ou des malades du sida en prêtant assistance aux paysans du centre de la Chine infectés par le virus HIV/AIDS lors de transfusions sanguines, autant de dossiers qui embarrassent le pouvoir chinois.
Le Collectif Chine JO 2008, constitué notamment de Reporters sans frontières (RSF) et d'Amnesty, a protesté, depuis Paris, contre l'arrestation, la qualifiant de « provocation ».
Selon le Collectif, cela « montre une fois de plus le peu de respect du gouvernement chinois pour les droits de l'Homme et pour les engagements pris à l'occasion de la tenue des Jeux Olympiques à Pékin en août prochain ».
Un autre dissident, Qi Zhiyong, a indiqué que M. Hu se trouvait dans un centre de détention de Pékin et qu'un avocat tentait de prendre contact avec lui.
Commentaires
Il serait fastidieux de retracer l'histoire des crimes de l'occident en matière de droits de l'homme. Le seul souvenir du commerce organisé des "esclaves" et de l'ère de la "colonisation" ( tout l'occident ne s'était-il pas réuni à Berlin à cette occasion pour signer la convention de 1885 ? ), me font douter du souci purement "humain" dans toute entreprise humaine entamée par l'occident! Ce même occident ,gérant de Guantanamo et de camps secrets disséminés ça et là,ne peut pas remporter ma confiance !
Une vieille règle de droit international, d'origine occidentale porte le nom de " clean hands ". Les bon juristes de droit international sauront faire le lien !
C’est vrai (comme vous dites), l’Occident, fondateur du droit international contemporain et des conventions relatives aux droits de l’homme et du droit humanitaire, est en mauvaise posture pour assumer ces propres normes. Les évènements du 11 septembre dans le cadre de la lutte antiterroriste ont contribué a dévoilé l’instrumentalisation des droits de l’homme, mais peut être ça contribue à une prise de conscience et donc à une rationalisation du Droit, du Pouvoir et de la Politique…