Alors que rebondit le débat autour de la repentance et de la colonisation, les tribunaux civils sont de plus en plus sommés d'indemniser les "préjudices de l'hitoire". On savait, depuis Nuremberg, que la justice pénale internationale pouvait juger les dirigeants, mais voici que, à présent, le droit privé est convoqué pour solder les comptes de l'histoire : spoliations des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, stérilisation de populations colonisées, occupation des terres des aborigènes, par exemple.
Le mal dans l'histoire est-il un préjudice qu'on peut réparer ? L'indemnisation financière peut-elle ouvrir la voie à une réconciliation ? Les victimes y trouvent-elles vraiment le reconnaissance qu'elles cherches ? Ne s'agit-il pas là d'une marchandisation de la justice ?
Une enquête inédite sur une nouvelles façon de panser les plaies de l'histoire.
Antoine GARAPON, Peut-on réparer l'histoire ? Colonisation, esclavage, shoah, Paris, Odile Jacob, 2008 (287 pp.)
Antoine GARAPON, magistrat, a fondé l'IHEJ et est membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Il a notamment publié Le Gardien des promesses,Bien juger, Des crimes qu'on ne peut ni punir ni pardonner, Juger en Amérique et en France.
Commentaires
Premier constat et pas des moindres, l'attente des noirs est énorme, importante et jamais comblée, d'une vie meilleure et égalitaire. Les noirs attendent que leur soit reconnu ce qu'un homme doit pouvoir posséder, c'est-à-dire la dignité : vivre comme un homme doit vivre : Un emploi, de l'éducation, mais aussi construire et vivre ensemble.