Dans un développement lié, le 27 décembre 2008, Nganatouwa Goungaye Wanfiyo, le président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l'Homme (LCDH) et représentant légal des victimes dans l’affaire Bemba a été tué dans un accident de la route alors qu’ils rassemblaient des preuves. La Fédération internationale des ligues des Droits de l'Homme (FIDH) a demandé à ce qu’une enquête indépendante soit ouverte afin de déterminer la cause du décès de Goungaye. Son organisation est membre de la Fédération.
"Nous pleurons le décès de Nganatouwa Goungaye Wanfiyo qui a oeuvré pour que la justice soit rendue en République centrafricaine où l'impunité a régné pendant plus d'une décennie", a déclaré William R. Pace, président de la Coalition pour la Cour Pénale Internationale (CCPI). "Cette audience judiciaire aurait rempli Goungaye d’un grand espoir, et honore la longue et difficile lutte qu’il menait pour la justice".
QUI: Jean-Pierre Bemba Gombo est le premier suspect et détenu dans le cadre de la situation en République centrafricaine (RCA). Le 23 mai 2008, la CPI a lancé un mandat d’arrêt contre Jean-Pierre Bemba Gombo, qui a été rendu public le 24 mai 2008. Il contient trois chefs de crimes contre l’humanité (viol; torture; et meurtre) et cinq chefs de crimes de guerre (viol, torture, atteinte à la dignité de la personne, pillage et meurtre) Le 24 mai 2008, Bemba a été arrêté par les autorités belges et transféré à La Haye le 3 juillet 2008. Bemba était le président et commandant en chef présumé du “Mouvement de Libération du Congo” (MLC). Il est ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC) et sénateur en RDC.
COMMENT : Le Procureur de la CPI devra soutenir ses charges par le biais de preuves suffisantes. Bemba aura l’opportunité de réfuter les charges et de présenter des preuves par l’intermédiaire de son équipe d'avocats, qui comprend Nkwebe Liriss, Karim Khan, Aimé Kilolo Musamba et Pierre Legros. L’avocate Marie-Edith Douzima Lawson et le Bureau du conseil public pour les victimes (BCPV) représenteront 54 victimes et présenteront leurs perspectives et inquiétudes. La phase du procès à la CPI ne peut commencer qu’une fois que les charges ont été confirmées.
INFORMATIONS DE BASE:  Une enquête a été ouverte en RCA le 22 mai 2007 par le Procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo, à la suite d’un renvoi par le gouvernement de la RCA du 7 janvier 2005. La CPI a délivré douze mandats d’arrêt pour des enquêtes dans quatre des conflits les plus brutaux de notre temps: en République démocratique du Congo; au Darfour (Soudan); en Ouganda ; et en République centrafricaine. A ce jour, quatre suspects ont étés arrêtés. Sur une période de courte durée, la CPI a fait des avancées considérables afin d’assurer que les personnes responsables des crimes les plus graves soient tenus responsables… ».
Source : Coalition pour la Cour Pénale Internationale