Shahab-3Sejil-2 et autres Fateh et Tondar ont été tirés lors d’un vaste exercice militaire iranien les 27 et 28 septembre. Une salve balistique dont la portée n’avait d’autre ambition que de montrer au reste du monde les capacités de tirs de différents engins de courte à moyenne portée (200 à 2 000 km). Autre objectif, recherché par les ingénieurs iraniens : évaluer et améliorer les performances de ces armements. Et l’Iran a atteint à chaque fois sa cible !
Non seulement, la communauté internationale s’inquiète de cette nouvelle provocation, mais le missile Seijil-2 a parfaitement répondu aux attentes des militaires. En effet, ce qui est à retenir dans cette nouvelle provocation est la preuve que l’Iran a réalisé un nouveau saut technologique grâce à ce missile (portée estimée à 2 000 km) qui utilise pour sa propulsion, du combustible solide. Sous cette forme, le combustible est plus stable et moins inflammable accidentellement qu’à l’état liquide. Le missile est ainsi beaucoup plus mobile et peut être déployé plus facilement qu’un missile à combustible liquide, dont le réservoir doit être rempli – pour des raisons de sécurité - seulement une fois, celui-ci déployé et juste avant son lancement. Grâce à ce type de missile, les préparatifs sont très rapides en cas d’emploi, assurant un effet de surprise…
L’Iran avec le développement de ses différents vecteurs balistiques à moyenne portée (1 300 à 2 000 km) basés sur des lanceurs mobiles peut donc atteindre différents territoires étrangers comprenant l’ensemble de la zone du Moyen-Orient et d’Asie Centrale, l’Ukraine, la Grèce, ou encore Djibouti.
Après cette salve iranienne qui inquiète le monde, peut-être que la communauté internationale jugera également bon de s’intéresser aux différentes exercices de tir de missiles balistiques longue portée (supérieur à 5 500 km) des différentes puissances nucléaires. À moins, bien sûr, que celles-ci soient jugées suffisamment fiables pour ne pas faire usage de leurs vecteurs intercontinentaux armés d’ogives nucléaires, un jour prochain :
  • La Russie va du 30 septembre au 4 octobre procéder à des exercices engageant des missiles stratégiques Topol d’une portée de plus de 10 000 km et armés d’une ogive nucléaire de 550 kT.
  • Les États-Unis. Le 4 septembre dernier, le SNLE USS West Virginia, a effectué avec succès deux tirs du missile balistique Trident II D5, dans le cadre d’un Follow-on Commander’s Evaluation Test (Essai d’évaluation du commandant). Ces tirs constituaient les 128 et 129ème lancements réussis de ce type de missiles.
  • La France va réaliser dans les prochaines semaines, le tir de son nouveau missile balistique M-51 (portée 8 000 à 10 000 km) à partir du SNLE-NG Le Triomphant.