Depuis 2001, le nombre des nouvelles infections en Afrique subsaharienne a baissé approximativement de 15%, soit environ 400.000 nouvelles infections de moins en 2008, d'après ce rapport publié par Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
En Asie orientale, l'incidence a diminué de près de 25 % et, en Asie du Sud et du Sud-Est de 10% sur la même période. En Europe orientale, après une augmentation spectaculaire des nouvelles infections chez les toxicomanes par voie intraveineuse, l'épidémie s'est considérablement stabilisée. Pourtant, dans certains pays, des signes montrent que l'incidence du VIH croît de nouveau.
Selon le rapport, au-delà du pic et de l'évolution naturelle de l'épidémie, les programmes de prévention apportent un réel changement.
« La bonne nouvelle, c'est que nous avons des preuves que les baisses que nous observons sont dues, au moins en partie, à la prévention », se félicite Michel Sidibé, le directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Néanmoins, nous constatons également que la programmation de la prévention est souvent éloignée des réalités et que, si nous arrivions mieux à amener les ressources et les programmes là où ils seraient le plus efficaces, nous progresserions plus vite et sauverions davantage de vies. »
Les données du Point sur l'épidémie de sida montrent qu'à 33,4 millions (31,1 millions–35,8 millions), le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde n'a jamais été aussi élevé, ce qui s'explique par la prolongation de leur survie, grâce aux effets bénéfiques des thérapies antirétrovirales, et par la croissance démographique.
Le nombre des décès dus au sida a baissé de plus de 10% ces cinq dernières années, davantage de personnes accédant désormais aux traitements indispensables à leur survie. L'ONUSIDA et l'OMS estiment que, depuis l'avènement des traitements efficaces en 1996, quelque 2,9 millions de vies on pu être sauvées.
« Les investissements internationaux et nationaux pour l'extension des traitements du VIH ont donné des résultats concrets et mesurables. Nous ne devons surtout pas relâcher l'action. C'est, au contraire, le moment de redoubler d'efforts et de sauver encore beaucoup plus de vies », a dit la directrice générale de l'OMS, le Dr Margaret Chan.
Les thérapies antirétrovirales ont aussi eu un effet significatif pour la prévention des nouvelles infections chez l'enfant, davantage de mères séropositives ayant désormais accès au traitement qui leur évite de transmettre le virus à leurs enfants. Environ 200.000 nouvelles infections chez l'enfant ont ainsi pu être évitées depuis 2001.
L'une des conclusions importantes du rapport est que la lutte contre le sida est plus efficace lorsque les programmes de prévention et de traitement du VIH ont été intégrés à d'autres services de santé et d'aide sociale. Les premières données montrent que le VIH peut avoir un impact non négligeable sur la mortalité maternelle.
Ce rapport montre aussi que l'épidémie change de visage et que les efforts de prévention ne suivent pas le rythme de ce changement. Par exemple, en Europe de l'Est et en Asie centrale, l'épidémie, qui auparavant touchait surtout les toxicomanes par voie intraveineuse, affecte désormais aussi leurs partenaires sexuels. De la même manière, dans certaines régions d'Asie, où l'épidémie se propageait principalement par l'intermédiaire de la prostitution et de l'injection de drogue, le VIH touche désormais de plus en plus les couples hétérosexuels.
Source : ONU