Des représentants de l'opposition et des personnalités indépendantes ont convenu le 6 février avec le vice-président égyptien, Omar Souleimane, de créer un comité pour préparer des amendements à la Constitution d'ici à la première semaine de mars, selon le porte-parole du gouvernement.
Les manifestations se sont poursuivies le 6 février pour la 13e journée consécutive en Egypte, alors qu'un dialogue national s'est engagé la veille entre le vice-président égyptien, Omar souleimane, et les forces d'opposition pour trouver une issue à la crise politique que traverse le pays. Encouragé par les pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, les protagonistes tentent tant bien que mal de se mettre d'accord sur un moyen pour répondre aux revendications de la rue. Ces séances de dialogue, dont le contenu n'a pas encore été révélé, réunissent l'ancien chef des renseignements et actuel vice-président, plusieurs mouvements et partis politiques, dont "AlWafd" (libéral) et "Attajamoue" (gauche), ainsi que des représentants des mouvements de jeunes à l'origine de ces manifestations, éclatées depuis le 25 janvier dernier.
Le groupe des Frères musulmans interdit a, lui aussi, annoncé qu'il entamerait le 6 février des négociations avec le gouvernement égyptien pour tenter de mettre un terme à cette crise. Dans un communiqué, les Frères musulmans avaient annoncé que leurs délégués rencontreraient Omar Souleimane et lui soumettraient leurs "exigences justes et légitimes".
A cet égard, plusieurs scénarios de transition ont émergé en coulisses. Un groupe de "sages", réunissant, entre autres, des juristes, des diplomates, des universitaires, des artistes et des écrivains a rencontré à deux reprises au cours des derniers jours le vice-président et le premier ministre Ahmed Shafic. Le groupe propose notamment un transfert des pouvoirs du président à Souleimane, une dissolution du parlement, dont la majorité écrasante des sièges est détenue par le Parti National Démocrate (PND) au pouvoir et la fin de l'état d'urgence.
Ce "comité des sages" comprend notamment le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, l'homme d'affaires, Najib Swaris, le prix Nobel de physique, Ahmed Zewail, les anciens ambassadeurs Nabil Arabi et Nabil Fahmy, l'éditeur Ibrahim Moallem, l'ancien ministre de l'Information, Hassan Mansour et le compositeur Ammar El Sherei, ainsi que les auteurs Mustafa Kamel El-Sayed, Salama Ahmed Salama, Jamil Mattar et Nevin Massad. La reprise de ces négociations intervient au lendemain de la démission du comité directeur du PND, organe exécutif qui compte dans ses rangs le fils du président égyptien, Jamal. D'après la presse égyptienne, il s'agit d'une initiative pour l'apaisement des manifestants, qui s'attachent toujours à leurs revendications relatives au départ du président égyptien et la dissolution du parlement.
Dans le cadre de cette initiative, six membres influents du comité directeur du PND ont présenté leur démission et une nouvelle direction a été nommée. Hossam Badrawi, connu pour ses positions critiques au sein du parti a été nommé secrétaire général en remplacement de Safwat Sharif, qui occupe également le poste de président du conseil de la Choura, du conseil suprême de la presse et du comité en charge des partis, lesquels exercent une plus grande influence sur la vie politique et la pratique médiatique. Dans le cadre de ce changement, le fils du président égyptien, Jamal Moubarak, considéré avant ces manifestations comme le candidat le plus favori pour la présidentielle, a aussi quitté les instances dirigeantes du PND.
Parmi les personnalités influentes qui ont également quitté la direction du parti figurent aussi Zakaria Azmi, directeur de cabinet du président de la République, Moufid Chihab, ministre en charge des conseils législatifs et l'homme d'affaires Ahmed Ezz, auquel on a également interdit de quitter le pays. Sur le terrain, des milliers de manifestants ont continué à se rassembler sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, pour réclamer le départ du régime, alors que la vie commençait progressivement à reprendre dans la capitale, où de nombreux commerces ont rouvert, ainsi que les banques, les routes et les ponts.
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