La résolution adoptée par le Conseil autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Alors que Mouammar Kadhafi a annoncé un assaut contre la ville de Benghazi, fief des rebelles, le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, a averti qu'il n'y avait plus beaucoup de temps pour intervenir. "C'est peut-être une question d'heures", a-t-il lancé.
A Benghazi, une foule en liesse s'est rassemblée pour saluer le vote. Des coups de feu ont été tirés en l'air en guise de célébration, tandis que de nombreux pétards étaient allumés dans la ville. Plusieurs centaines de jeunes étaient rassemblés devant le siège du Conseil national de transition, l'instance dirigeante mise en place par les insurgés, et brandissaient les drapeaux de la monarchie en vigueur avant la prise du pouvoir par le colonel Mouammar Kadhafi en 1969. "J'ai vu l'annonce du vote sur Al Jazira, c'est le plus beau jour de ma vie, tous les citoyens sont heureux", a déclaré un habitant à l'AFP.
La France avait auparavant annoncé des frappes aériennes dès l'adoption de la résolution. "Il n'est pas question de faire quelque chose au sol. C'est très clair. L'alternative, elle coule de source: c'est effectivement l'utilisation de la force aérienne", a précisé peu avant la réunion du Conseil de sécurité Alain Juppé.
Ces opérations devraient, selon toutes probabilité, impliquer la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et plusieurs pays arabes. Interrogé à ce sujet, Alain Juppé avait indiqué que "oui", il y aurait une participation américaine aux opérations militaires. "Nous avons d'excellentes raisons de penser qu'il y aura une participation des pays arabes" aux opérations contre l'armée de Mouammar Kadhafi, a en outre prédit M. Juppé. "C'est une opération en coalition, nous sommes avec d'autres, nous ne sommes pas seuls. Ce n'est pas une opération française, c'est une opération internationale", a-t-il souligné.
Avant la réunion de l'ONU, le ministère de la Défense libyen a mis en garde contre toute opération militaire étrangère, menaçant de s'attaquer au trafic aérien et maritime civil et militaire en Méditerranée. "Le Bassin méditerranéen sera confronté à un risque non seulement à court, mais aussi à long terme", a assuré le ministre. Pour le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, toute action militaire autorisée par les Nations Unies et dirigée contre la Libye serait "illégale et immorale". "Il s'agit d'une rébellion armée. Tout pays dans cette situation l'aurait combattue", a-t-il déclaré.
Sources : Le Monde/AFP/Reuters