Parmi les problèmes et défis les plus récurrents figurent notamment la menace d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) et le risque de développement d’une zone de non droit courant tout le long de la bande sahélienne, l’instabilité chronique, l’insécurité en Somalie et l’un de ses corollaires les plus marquants, le développement et la recrudescence de la piraterie qui, malgré les mesures militaires adoptées, continu à représenter un risque significatif pour la navigation maritime dans l’Océan Indien.
A cet effet, l’Union européenne est actuellement en train de finaliser sa stratégie portant sur ses deux régions, comme l’a précisé sa Haute Représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, lors du Conseil Affaires étrangères tenue du 21 février 2011. Ces stratégies qui devraient permettre de mobiliser les différents instruments d’aide financière extérieurs de l’Union, devraient être présentées au Conseil Affaires étrangères courant de ce mois de mars.
Selon ce qui est envisagé, la stratégie de l’UE sur la Corne de l’Afrique devrait établir un cadre politique global axé notamment sur la situation d’insécurité dans cette région. Une attention particulière sera apportée au fléau de la piraterie aux larges des côtes somaliennes. La stratégie devrait aussi aborder les défis et efforts relatifs au soutien à la stabilisation de la Somalie, à une transition pacifique au Soudan, au lendemain du référendum au Sud Soudan et de la prochaine déclaration d’indépendance du Sud Soudan. Le renforcement de l’intégration dans cette région figurera également comme un des éléments de la stratégie.
La stratégie portant sur le Sahel quant à elle s’articulera autour de plusieurs éléments dont la promotion du développement, la bonne gouvernance, la résolution de conflit interne, les efforts politiques visant à promouvoir une plus étroite coopération régionale, le renforcement des capacités dans les domaines de la sécurité et l’état de droit. L’amélioration de la situation économique et la prévention de la radicalisation devrait également figurer également au menu de la future stratégie européenne.
Il faut espérer que ces stratégies iront bien au-delà du simple diagnostic et proposeront des actions concrètes, efficaces et concertées susceptibles d’apporter un soutien aux initiatives déjà en cours, d’aborder et de trouver de véritables solutions aux problèmes de fond. D’avance force est de reconnaître qu’il ne s’agira là que d’une partie de l’immense effort à fournir à l’échelle internationale, y compris au niveau régional au premier chef, entre les pays situés dans ces différentes régions afin de juguler de manière effective et durable les défis auxquels chacune d’elle est confrontée.
* Retrouvez cet article sur le site de l'Observatoire de la vie diplomatique en Afrique (OVIDA).