"En outre, nous avons appris par des canaux informels qu'un groupe de mercenaires offrirait la possibilité à Saïf de se rendre dans un pays africain non signataire du Traité de Rome régissant la CPI. Le bureau du procureur étudie la possibilité d'intercepter tout avion à l'intérieur de l'espace aérien d'un pays membre (de la CPI) pour l'arrêter", a-t-il ajouté.
Car les pays qui n'ont pas signé le traité de Rome ne sont pas obligés de remettre à la justice internationale les suspects qu'elle a désigné. En effet, depuis la mort de son père, le 20 octobre dernier, Saïf al Islam a disparu craignant pour sa vie s'il est est capturé en Libye. Selon le pouvoir de transition libyen, le Conseil national de transition (CNT), il serait au Niger en compagnie de l'ancien chef des services de renseignement libyen Abdallah al Senoussi.
Tous deux sont visés depuis juin par un mandat d'arrêt international de la CPI pour crimes contre l'humanité. D'après un responsable du CNT, Saïf al Islam semble vouloir se rendre à la CPI mais n'a pas encore trouvé le moyen d'y parvenir. "Il y a un contact avec le Mali, l'Afrique du Sud et un autre pays voisin pour organiser sa sortie (...) Il n'a pas encore reçu de confirmation, il attend toujours", a-t-il ajouté.
Les autorités libyennes de transition ont toutefois réaffirmé leur volonté de juger Seif Al-Islam Kadhafi sur leur territoire. "S'il est attrapé en Libye, la loi libyenne prévoit qu'il soit jugé ici. Mais un procès équitable lui sera garanti", a assuré Mohammed al-Allagy, le ministre de la Justice du CNT.
S'il peut puiser dans l'immense fortune accumulée par le clan Kadhafi au cours de ses 42 ans de règne, ses possibilités demeurent limitées en raison des poursuites engagées par la CPI pour son rôle dans la répression contre l'insurrection. Cela pourrait expliquer son apparente volonté, confirmée par des enregistrements des services de renseignement transmis aux autorités intérimaires, de négocier sa reddition avec la CPI.
"Il veut qu'on lui envoie un avion. Il veut des garanties", déclarait cette semaine une source au sein du CNT. Certains observateurs doutent de l'exactitude des informations fournies par le Conseil national de transition en raison des fréquentes approximations commises récemment. Depuis qu'il s'est échappé du bastion kadhafiste de Bani Walid, des informations divergentes ont été données sur son lieu de résidence. Si un accord est conclu, il sera transféré à La Haye où la CPI partage une unité de détention avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Ne disposant pas d'une force de police dédiée, la CPI a toujours compté par le passé sur la coopération des Etats membres pour arrêter ses suspects.
Source : LCI