Sujet éminemment tabou depuis le milieu des années 1980 (où le Canada avait souhaité acheter des sous-marins de classe Rubis à la France), voilà que le ministre de la Défense canadienne a lancé une phrase qui ne manquera pas de faire polémique : « dans un monde idéal, je sais que les sous-marins nucléaires sont ce qui est nécessaire dans des eaux profondes et sous d'épaisses glaces ».
Il faut dire que cette option est lancée dans un contexte très tendu, tant sur le plan budgétaire (le Canada est aussi soumis à une certaine austérité) et alors même que les quatre sous-marins conventionnels de classe Victoria (ex-classe Upholder) à propulsion diesel achetés au Royaume-Uni dans les années 1990 ont coûté 700 millions de dollars US et n’auront navigué depuis leur acquisition à peine bien plus de 30 jours en mer/par an ! Un temps d’utilisation ridicule,au vu des sommes engagées.
Ainsi, pour le think tank canadien Rideau Institut, dirigé par Steven Stapples, il est temps de s’interroger désormais sur l’utilité non seulement de remplacer cette flotte de sous-marins conventionnels par des sous-marins à propulsion nucléaire, mais aussi sur l’utilité même pour le Canada d’avoir une flotte sous-marine ! En effet, pendant cette dernière décennie le Canada disposait de sous-marins qui ne fonctionnaient pas, et pourtant, le Canada jamais été en danger. Selon M. Stapples, consacrer autant d’argent à cette composante n’a donc aucun sens : « When you look at the cost of trying to get these things seaworthy again, it just doesn’t make sense ».