Mahmoud Ahmadinejad défie les Etats-Unis et Israël dans un entretien, publié le 7 novembre, dans le journal égyptien Al-Akhbar. "Nous avons des capacités militaires différentes de tous les autres pays de la région. L'Iran (…) est capable de tenir tête à Israël et à l'Occident, et particulièrement aux Etats-Unis, déclare le président iranien. Les Etats-Unis craignent le potentiel iranien. L'Iran ne permettra aucune action (militaire) à son encontre."
Le président iranien répète qu'il ne cherche pas à se procurer l'arme atomique et que son programme nucléaire est à but strictement énergétique : "C'est Israël qui possède quelque 300 têtes nucléaires. L'Iran ne cherche des capacités nucléaires que dans un but pacifique." "Mais les sionistes sont voués à disparaître", poursuit Ahmadinejad. L'Iran dément le droit à l'existence d'Israël, qui considère que la République islamique menace sa survie.
Recherche sur un détonateur de bombe atomique
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devrait publier le 9 novembre son rapport le plus détaillé à ce jour sur les recherches de l'Iran, un document susceptible de renforcer les soupçons occidentaux quant au développement d'un arsenal nucléaire par la République islamique. Selon des sources ayant connaissance du contenu de ce rapport, celui-ci devrait prouver que l'Iran mène dans le domaine nucléaire diverses expériences ne pouvant se justifier que dans le cadre d'un programme militaire.
Le rapport de l'AIEA se fonde sur des éléments fournis par les services de renseignement occidentaux et sur les propres enquêtes de l'agence. Il devrait notamment faire état de recherches sur la mise au point d'un détonateur de bombe atomique et sur la modélisation informatique d'une arme nucléaire. Il devrait également comprendre des éléments à la fois antérieurs et postérieurs à 2003, date à laquelle, selon une note controversée des services secrets américains en 2007, l'Iran aurait cessé ses efforts manifestes d'"armement".
Selon le Washington Post, les renseignements fournis à l'AIEA indiqueraient au contraire que l'Iran est parvenu à la maîtrise des étapes nécessaires à la fabrication d'une arme nucléaire, grâce à l'aide de scientifiques étrangers. Les documents fournis à l'AIEA citent notamment le rôle joué par un expert russe qui aurait participé à l'élaboration de détonateurs nécessaires au déclenchement de la réaction en chaîne provoquant une explosion nucléaire. L'Iran aurait aussi reçu l'aide du Pakistan et de la Corée du Nord.
"Faux documents"
Un important religieux conservateur iranien, l'ayatollah Ahmad Khatami, a appelé le 7 novembre le directeur général de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano, à ne pas agir comme "un instrument sans volonté aux mains des Etats-Unis" contre l'Iran, a rapporté l'agence officielle IRNA. "Si M. Amano devait agir comme un instrument sans volonté aux mains des Etats-Unis et agir contre le peuple iranien en publiant des mensonges et en les présentant comme des documents, l'AIEA perdra le peu de réputation qu'il lui reste", a déclaré M. Khatami lors d'un discours à l'occasion de la prière collective pour l'Aïd (la fête du Sacrifice).
Le 5 novembre, le ministre des affaires étrangères iranien, Ali Akbar Salehi, a réfuté par avance le rapport de l'AIEA en affirmant qu'il était basé sur de "faux documents". "La propagande (occidentale) commence à dire que le prochain rapport de l'AIEA va présenter des documents sur une activité de l'Iran en matière de missiles, mais l'agence l'a déjà dit auparavant en présentant de tels documents et nous y avons répondu", a déclaré M. Salehi. "Nous estimons que ces documents sont des faux et nous avons répété qu'ils étaient sans fondement", a-t-il ajouté.
Sources : Le Monde/Reuters