Le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Hamad ben Jassim, a déclaré lors d'une conférence de presse au Caire que 19 des 22 Etats membres de la Ligue avaient approuvé les sanctions. L'Irak et le Liban se sont abstenus.
Les mesures comprennent notamment la suspension de toutes les transactions avec la Banque centrale syrienne et du financement de projets en Syrie. "Nous voulons éviter toute souffrance au peuple syrien", a souligné M. Ben Jassim.
Le régime du président syrien Bachar el-Assad est soumis à une pression croissante de la communauté internationale qui l'exhorte à faire cesser les violences. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont déjà pris des sanctions à l'encontre de la Syrie. Les Nations unies estiment que la répression a causé plus de 3.500 morts depuis le début du mouvement de contestation en mars.
Avant même le vote de la Ligue, Damas a dénoncé une trahison de la solidarité arabe. Les sanctions pénalisent une économie déjà en difficulté mais représentent aussi un revers considérable pour la Syrie, qui se considère comme un héraut du nationalisme arabe.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, l'Egyptien Nabil El Araby, a précisé que l'organisation réexaminerait les sanctions si Damas mettait en oeuvre le plan arabe de sortie de crise auquel il avait donné son accord et qui prévoit notamment le retrait des chars des rues syriennes ainsi que l'envoi d'observateurs étrangers sur place. "Nous appelons la Syrie à approuver rapidement l'initiative arabe", a-t-il insisté.
Mais en Syrie, le journal du pouvoir "Al-Thawra" a accusé la Ligue de vouloir prendre "des sanctions économiques et commerciales qui visent le peuple syrien", une mesure "sans précédent et en contradiction avec les règles de la coopération arabe".
Damas affirme depuis le début du mouvement qu'il est l'oeuvre de groupes armés et relève d'une conspiration de l'étranger. On ignore si les sanctions de la Ligue arabe pourront mettre fin aux violences, dont beaucoup redoutent qu'elles ne plongent le pays dans la guerre civile, qui pourrait dépasser les frontières et déstabiliser toute la région.
Un nombre croissant d'affrontements entre déserteurs ou civils armés et forces de sécurité sont signalés. Des activistes ont ainsi fait état dimanche de violents accrochages entre déserteurs et soldats dans la ville centrale de Homs. Des déserteurs se seraient regroupés pour former "l'Armé libre de Syrie".
Les comités locaux de coordination (LCC) ont estimé le bilan de la journée à au moins 26 morts. Il est très difficile de vérifier les allégations de source indépendante étant donné que les journalistes étrangers sont interdits en Syrie et que les autorités verrouillent l'information.
Source : AP