En particulier, « la commission est très préoccupée par le fait que des crimes contre l'humanité ont été commis dans différentes régions de la Syrie pendant la période examinée », ont indiqué les trois experts de cette Commission d'enquête internationale indépendante, Paulo Pinheiro, Yakin Erturk et Karen Koning AbuZayd, qui sont les auteurs d'un rapport d'une quarantaine de pages sur la situation dans le pays.
Selon la Commission créée par le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies, les témoignages démontrent que « des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées, des tortures, dont certaines avec des violences sexuelles ainsi que des violations des droits des enfants » ont été commises.
Les experts appellent les autorités syriennes à immédiatement mettre un terme « aux graves violations des droits de l'homme pour initier des enquêtes indépendantes et impartiales sur ces violations et traduire les responsables en justice ».
La Commission regrette « profondément qu'en dépit de plusieurs demandes, le gouvernement syrien n'a pas engagé un dialogue et ne lui a pas permis d'entrer dans le pays ». « Le gouvernement a informé la Commission qu'il allait examiner la possibilité de coopérer avec elle, une fois que sa propre commission spéciale indépendante sera mise sur pieds », indiquent les experts de l'ONU.
Enfin, la Commission a réitéré son appel pour « un accès immédiat et sans entrave » au territoire syrien.
La Commission d'enquête a été établie en août 2011 par le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies, à l'occasion d'une réunion spéciale consacrée à la situation en Syrie, afin d'enquêter sur les allégations de violations des droits de l'homme depuis le mois de mars 2011.
Depuis la fin du mois de septembre et jusqu'à la mi-novembre 2011, la commission a organisé des rencontres avec les Etats membres de tous les groupes régionaux, les organisations régionales, y compris la Ligue des Etats Arabes et l'Organisation de la coopération islamique, les organisations non gouvernementales, les défenseurs des droits de l'homme, les journalistes et les experts, ont précisé les experts.
Source : ONU