Afin de poursuivre les efforts de l'ONU pour restaurer l'ordre constitutionnel en Guinée-Bissau et au Mali, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, a participé au Conseil de médiation et de sécurité de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui a eu lieu à Abidjan le 19 mai.
« Nous pensons qu'il est primordial d'assurer que les décisions émanant des processus de médiation au Mali et en Guinée-Bissau aboutissent à une restauration rapide et complète de l'ordre constitutionnel et envoient un message de principe clair contre les prises de pouvoir anticonstitutionnelles », a fait savoir le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans une déclaration à la presse publiée le 17 mai au soir. « Nous travaillons avec la CEDEAO pour assurer la coordination et des consultations étroites avec l'ONU et d'autres partenaires internationaux et régionaux alors que le processus avance », a-t-il ajouté.
L'ONU a réitéré son appel pour une adhésion scrupuleuse aux principes démocratiques et a demandé aux militaires de retourner dans leurs casernes, de s'abstenir de s'engager dans les affaires politiques et de respecter les autorités civiles et la primauté de la loi. « Le Secrétaire général s'est engagé dans de larges consultations, soit directes ou en passant par ses Représentants spéciaux en Afrique de l'Ouest et en Guinée-Bissau, pour apporter son soutien afin de résoudre ces crises tout en respectant ces principes », a souligné le porte-parole.
Concernant la Guinée Bissau, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 18 mai, à l’unanimité, la résolution 2048 dans laquelle il prend des sanctions contre plusieurs responsables du coup d'Etat militaire du 12 avril 2012, et demande le retour immédiat à « l'ordre constitutionnel ».
Dans cette résolution proposée par le Portugal, les membres du Conseil imposent une interdiction de voyager à cinq officiers. Ils demandent aux Etats Membres d'interdire aux personnes visées « d'entrer sur leur territoire ou d'y passer en transit », tout en se réservant la possibilité de compléter cette interdiction de voyager par des mesures supplémentaires, comme un embargo sur les armes ou des sanctions financières.
Les cinq officiers concernés sont le général Antonio Injai, qui a participé à la planification opérationnelle du coup d'Etat ; le général Mamadu Ture, membre du Commandement militaire, qui a assumé la responsabilité du coup d'Etat ; le général Ibraima Camara, membre du Commandement militaire ; le général Estevao Na Mena, membre du Commandement militaire et le lieutenant colonel Daba Naualna, porte-parole du Commandement militaire.
Le Conseil de sécurité a, par ailleurs, décidé de créer un comité de sanctions chargé de suivre l'application des mesures imposées.
Dans la résolution, les membres du Conseil exigent également du Commandement militaire qu'il prenne des mesures immédiates pour rétablir et respecter l'ordre constitutionnel, y compris un processus électoral démocratique, en veillant à ce que tous les soldats regagnent leurs casernes, et que les membres du Commandement militaire renoncent à leurs fonctions d'autorité.
Ils dénoncent les atteintes aux droits de l'Homme et les restrictions aux libertés imposées par la junte et notent « avec une profonde inquiétude la situation humanitaire préoccupante provoquée par le coup d'État ».
Ils engagent la CEDEAO à poursuivre ses efforts de médiation aux fins du rétablissement de l'ordre constitutionnel, en étroite coordination avec l'ONU, l'Union africaine et de la Communauté des pays de langue portugaise. Une force militaire de la CEDEAO, composée de soldats du Nigeria, du Burkina Faso et du Sénégal, a commencé à se déployer en Guinée-Bissau pour protéger les instances et personnalités politiques de transition mises en place après le putsch, dont le nouveau premier ministre, Rui Duarte Barros.
Au niveau régional, l'Union européenne avait déjà pris des sanctions le mois dernier contre les responsables du putsch. Les pays lusophones ainsi que le gouvernement renversé par la junte avaient demandé que le Conseil prenne des « sanctions ciblées » et qu'il décide aussi l'envoi d'une force internationale. Dans un rapport remis fin avril au Conseil, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait écarté cette dernière solution, la considérant comme un dernier recours.
Source : ONU
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire