Suite logique de l’impossible mission
Cette décision attendue fait suite à la résolution 2059 du Conseil du 20 juillet 2012, qui prorogeait le mandat onusien de 30 jours et ne pouvait proroger cette mission de nouveau que s’«il n’est plus fait usage d’armes lourdes et que le niveau de violence de la part de toutes les parties a suffisamment diminué pour permettre à la Mission de s’acquitter de son mandat» tel que l’avait indiqué Ban Ki-moon la semaine dernière dans une lettre au Président du Conseil. Les 300 observateurs non armés déployés à l’origine et placés sous le commandement du général Robert Mood avaient été réduits progressivement à 101 militaires et 72 civils. Le Conseil est ainsi parvenu à la conclusion que la MISNUS n’avait plus de raison d’être. Lors de ces consultations à huis clos, le Sous-secrétaire a expliqué aux 15 membres du Conseil que les deux parties ont fait le choix de se «livrer une guerre».

Création d'un bureau de liaison
Toutefois, suivant les recommandations de Ban Ki-moon, il est nécessaire de maintenir une présence sur le terrain. Ce bureau de liaison, s’il est accepté par Damas, devrait donc être administré par le Département des affaires politiques et formé de 20 à 30 personnes, dont des conseillers militaires, même si son mandat reste encore à définir. «Le maintien d’une présence de l’ONU en Syrie, qui irait au-delà de l’action humanitaire capitale que mène le système des Nations Unies, permettrait d’avoir des rapports systématiques et constructifs avec les parties syriennes, pour solliciter leurs vues et les associer à l’édification d’un avenir de paix», déclare le secrétaire général. L’ambassadeur de la France, Gérard Araud, qui préside le Conseil au mois d’août, a pour sa part simplement indiqué que ce bureau aurait pour objectif d’aider le successeur de Kofi Annan au poste d’Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe à s’acquitter de son rôle de médiation et de facilitation d’une solution pacifique. Le Vice-ministre russe des Affaires étrangères, Gennady Gatilov, a de son côté demandé à ce que le Groupe d’action sur la Syrie s’active et avance sur les bases de la réunion de Genève (30 juin). Moscou a également appelé les grandes puissances à lancer avec l’Arabie Saoudite et l’Iran un appel au gouvernement syrien et à l’opposition pour qu’ils mettent fin au conflit en Syrie. Pendant ce temps, Sergei Lavrov, ministre russe des affaires étrangères devrait recevoir le 21 août la deuxième visite d’une délégation syrienne, conduite par le Vice-président du Conseil des ministres pour les affaires économiques, Kadri Jamil. Pékin a parallèlement appelé les belligérants «à rapidement établir un cessez-le-feu pour mettre fin à la violence et à entamer un dialogue politique ».