24 janvier 2013

ACTU : La Corée du Nord menace de renforcer son arsenal nucléaire

Catherine MAIA

La Corée du Nord a menacé de renforcer son armée et son arsenal nucléaire quelques heures après l'adoption le 22 janvier de la résolution 2087 (2013) du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le lancement en décembre dernier d'une fusée par Pyongyang : "Nous allons prendre des mesures pour augmenter et renforcer notre puissance militaire défensive y compris dans la dissuasion nucléaire", a affirmé le ministère nord-coréen des Affaires étrangères dans un communiqué repris par l'agence de presse officielle KCNA.

A l'unanimité, le Conseil de sécurité a condamné le lancement de la fusée nord-coréenne le 12 décembre et "déploré les violations" nord-coréennes des précédentes résolutions interdisant à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique. Les Quinze ont aussi exprimé leur "détermination à prendre des mesures significatives en cas de nouveau lancement (...) ou de nouvel essai nucléaire".

Si la résolution n'impose pas de nouvelles sanctions, l'appui de Pékin au vote de la résolution est un camouflet pour les autorités communistes de Pyongyang. Les pourparlers à six pays - les deux Corées, Japon, Russie, Chine et Etats-Unis - pour tenter d'obtenir la dénucléarisation de la péninsule coréenne se tiennent de manière intermittente sur le sol chinois depuis 2003, mais sont bloqués depuis décembre 2008.
La Russie a déclaré, le 23 janvier, espérer que la Corée du Nord "écoutera la voix de la communauté internationale et reviendra sur le chemin de la coopération". "Pour cela, il est nécessaire de rester dans les limites des exigences formulées dans les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

La Corée du Nord a procédé jusqu'ici à deux essais nucléaires, en octobre 2006 et mai 2009. A la suite de ces essais, le Conseil de sécurité avait adopté deux résolutions (1718 et 1874), les condamnant et prévoyant des sanctions. Mais Séoul estime que Pyongyang est techniquement prêt pour un troisième test. Les images par satellite montreraient cependant que le pays travaille activement sur son site nucléaire, ajoute la Corée du Sud.

La crainte de la communauté internationale est de voir la Corée du Nord procéder pour la première fois à un essai à l'aide d'uranium hautement enrichi, ce qui lui permettrait de préserver ses stocks de plutonium, dont les experts estiment qu'ils pourraient permettre la fabrication de douze bombes atomiques.
Dix noms ont été ajoutés par le Conseil de sécurité à la liste des personnalités et des entités visées par le gel des avoirs à l'étranger et la non-délivrance de visa. Parmi eux figurent l'agence spatiale nord-coréenne et son directeur Paek Chang-ho.

Les Etats-Unis souhaitaient au départ sanctionner Pyongyang en imposant de nouvelles sanctions, mais la Chine, qui avait accepté des sanctions contre la Corée du Nord après chacun des deux essais nucléaires, a cette fois rejeté cette option.

Dans une déclaration le 24 janvier, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei, a émis le souhait que "toutes les parties concernées gardent leur calme, restent mesurées dans leurs propos et leurs actions". Cet appel au calme n'a toutefois  guère été entendu par Pyongyang qui, le même jour, a annoncé son intention de procéder à un nouvel essai nucléaire.

Source : Reuters

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