12 mai 2013

ACTU : Syrie : Moscou honorera ses contrats d'armement

David ROY

Moscou honorera les contrats d'armement déjà conclus avec la Syrie, mais ne livrera à Damas aucun missile antiaérien S-300. Le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a démenti le 10 mai les informations du Wall Street Journal, qui évoquait une telle fourniture.

Le 9 mai, Israël avait demandé à Moscou de ne pas vendre à Damas ces armes, en mesure d'atteindre des avions ou des missiles dans un rayon de 200 kilomètres. Washington, de même, avait dit qu'il préférerait voir Moscou s'abstenir de fournir des armes si sophistiquées au régime syrien, qui pourraient "déstabiliser" la sécurité de l'Etat hébreu.

"La Russie livre [des missiles] depuis longtemps. Elle a signé des contrats et finalise les livraisons en vertu des contrats signés", a déclaré Sergueï Lavrov devant la presse. Cité par l'agence de presse russe ITAR-TASS, le ministre a expliqué que les transactions ne concernaient pas les missiles S-300. Il s'agit d'armes "défensives", pour que la Syrie "ait la possibilité de se défendre contre des frappes aériennes", a ajouté M. Lavrov.

Son homologue allemand, Guido Westerwelle, a contesté les accords passés entre Moscou et Damas. "Nous sommes convaincus que les livraisons internationales d'armes à la Syrie doivent cesser et que nous devons tout faire pour donner une chance à une solution politique", a-t-il dit.

M. Lavrov a fait cette annonce alors que David Cameron est actuellement en visite en Russie. Le Président Vladimir Poutine a déclaré le 10 mai avoir discuté avec le Premier ministre britannique des "options possibles" pour mettre fin au conflit syrien par des "démarches concrètes".

"Nous avons un intérêt commun : mettre fin rapidement à la violence et lancer un processus de règlement pacifique, conserver l'intégrité territoriale de la Syrie comme Etat souverain", a dit le chef de l'Etat russe de sa résidence de Sotchi, sur les rives de la mer Noire, cité par les agences de presse russes. Grande-Bretagne, Russie et Etats-Unis doivent contribuer "à l'avènement d'un gouvernement de transition", a expliqué pour sa part M. Cameron.

La visite de M. Cameron dans la capitale russe suit celle, en début de semaine, du secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Moscou et Washington se sont mis d'accord sur la tenue prochaine d'une conférence internationale sur la Syrie, afin de trouver une issue politique au conflit.

L'entente entre les Etats-Unis et la Russie est fondée sur l'accord conclu à Genève le 30 juin 2012 entre les grandes puissances, qui ne fait pas état du sort de Bachar Al-Assad. Salué par Damas, il a rapidement été contesté par les rebelles, pour qui le départ du président syrien reste un préalable essentiel à toute discussion.

Sources : AFP / Reuters / Le Monde

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