La justice tchadienne a
lancé, le 16 mai, quatre mandats d'arrêt internationaux contre des
personnalités de l'ancien régime d'Hissène Habré, accusé de
crimes de guerre et de crimes contre l'humanité et réfugié au Sénégal depuis 1990. Ces mandats d’arrêt
internationaux sont la conséquence directe de l’accord signé le 3 mai
entre Dakar et N'Djamena, devant permettre aux juges du tribunal spécial créé
pour juger Hissène Habré, de mener des enquêtes au Tchad.
Ce n’est pas tout. Une dizaine d'anciens agents de la Direction
de la documentation et de la sécurité (DDS) visés par des plaintes des
victimes ont également été convoqués le 16 mai et mis sous
mandat de dépôt à la maison d'arrêt de N'Djamena.
Mahamat Nouri, l’ancien rebelle dont le mouvement avait
atteint les portes de la capitale tchadienne en 2008 a rapidement réagi. «
Idriss Déby déraisonne, il délire ! », a-t-il déclaré dans la soirée depuis la
France où il réside. « J'ai exercé des responsabilités sous le régime
d'Habré oui, mais aux relations internationales, puis comme directeur général
de la compagnie aérienne Air Tchad. Où est-ce que j'ai commis des crimes ? La
seule chose que Déby peut me reprocher, c'est l'attaque de N'Djamena », s'est
agacé l'ancien chef rebelle.
Le 15 mai, Mahamat Djibrine, ancien tortionnaire et
responsable de la DDS, accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité,
avait déjà été arrêté au Tchad. Selon le procureur général tchadien Massingaral
Kagah, il pourrait être extradé vers le Sénégal. Aussi connu sous le
sobriquet "El Djonto", ce dernier est accusé de torture et de
centaines d'assassinats politiques commis entre 1982 et 1990, sous le régime
d'Hissène Habré, qui est réfugié au Sénégal depuis son renversement par
l'actuel président Idriss Deby.
Sources : AFP / Jeune Afrique
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