4 juin 2013

ACTU : La CPI réclame des preuves supplémentaires avant un éventuel procès de Laurent Gbagbo

Catherine MAIA

La Cour pénale internationale (CPI) a estimé, le 3 juin, ne pas disposer de suffisamment d'informations ou d’éléments de preuves de la part du Procureur pour décider de mener un éventuel procès contre l'ancien Président ivoirien.

Laurent Gbagbo sera-t-il jugé à La Haye pour crimes contre l’humanité ? La CPI devait en décider le 3 juin après l’audience de confirmation des charges qui s’est tenue il y a trois mois. Mais à la majorité de deux juges sur trois, la cour a préféré ajourner la décision de confirmer ou non les charges dans l’attente d’informations ou d’éléments de preuve supplémentaires. En effet, la chambre a estimé ne pas en disposer suffisamment pour décider ou non de mener un éventuel procès contre l'ancien président de la Côte d'Ivoire.

La chambre a néanmoins estimé que l'ensemble des preuves du Procureur, bien qu'apparemment insuffisantes, ne semble pas manquer de pertinence et de valeur probante et ne peut donc pas directement décider d'abandonner les poursuites, a indiqué la CPI dans un communiqué. Ce qui n'a pas empêché l'avocat de M. Gbagbo de crier victoire en annonçant le triomphe de la vérité historique sur les adversaires politiques de son client.

Un nouveau calendrier a donc été établi par les juges, a souligné la CPI, ajoutant que le Procureur devra remettre un document de charges complété avant le 15 novembre 2013. La défense aura, elle, jusqu'au 16 décembre 2013 pour réagir et présenter, si elle le souhaite, des éléments de preuve à décharge supplémentaires.

Laurent Gbagbo, 68 ans, est soupçonné d'avoir fomenté un plan impliquant notamment la commission de meurtres et de viols afin de rester au pouvoir après l'élection de son rival Alassane Ouattara en 2010, certifiée par l'ONU.

Premier ex-chef d'État remis à la CPI, Laurent Gbagbo est soupçonné d'être co-auteur indirect de quatre chefs de crimes contre l'humanité commis pendant les violences post-électorales. Ce refus de quitter son poste après dix ans au pouvoir avait plongé la Côte d'Ivoire dans une violente crise, longue de quatre mois qui a coûté la vie à près de 3 000 personnes.


Sources : AFP / Jeune Afrique



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