27 juin 2013

ACTU : Plainte contre Paul Barril pour complicité de génocide au Rwanda

Kadidiatou HAMA
Trois ONG françaises - l’association Survie, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue française des droits de l’Homme (LDH) - ont annoncé le 25 juin qu’elles avaient déposé plainte auprès du tribunal de grande instance de Paris pour «complicité de génocide» contre l’ex-officier de gendarmerie Paul Barril, qu’elles accusent d’avoir signé un contrat d’assistance militaire avec le Gouvernement rwandais en plein génocide.
Paul Barril, ancien capitaine de gendarmerie reconverti dans la sécurité privée, a conseillé différents chefs d’Etats, notamment en Afrique, et plus particulièrement au Rwanda. Il a conclu le 28 mai 1994, «un contrat d’assistance de fourniture d’armes et de munitions et de formation et d’encadrement, avec Jean Kambanda, le Premier ministre du Gouvernement intermédiaire rwandais de l’époque», selon les ONG.

Celles-ci «dénoncent la conclusion et l’exécution partielle par Paul Barril de ce contrat de fourniture d’armes et de munitions et de formation et d’encadrement, alors même que le Rwanda était en plein génocide et que la communauté internationale dénonçait ouvertement les multiples violations des droits de l’homme commises dans le pays».

Les ONG rappellent que le Conseil de sécurité des Nations Unies, par la Résolution 918 du 17 mai 1994, avait notamment «adopté un embargo sur les armes interdisant la vente et la livraison d’armements et de matériels connexes de tous types, y compris les armes et les munitions».

«Paul Barril, qui entretenait des relations privilégiées et de longue date avec les autorités rwandaises, était un fin connaisseur du contexte géopolitique rwandais de l’époque. Il ne pouvait dès lors ignorer les conséquences d’un tel accord permettant d’alimenter les crimes perpétrés au Rwanda durant cette période», selon les ONG.

Paul Barril a déjà été entendu à plusieurs reprises par la justice française comme témoin dans l’enquête sur l’attentat d’avril 1994 contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, déclencheur du génocide, qui a fait selon l’ONU 800.000 morts en trois mois, essentiellement parmi les Tutsis.

Sources : AFP / Libération

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