Le Président de la
Cour pénale internationale (CPI), Sang-Hyun Song, a déclaré le 17 juillet que
la justice pénale internationale, idéal profondément humain, n'était l'apanage
d'aucune culture ni d'aucun peuple.
« C'est pourquoi
tous les continents se sont ralliés à la Cour », a affirmé Sang-Hyun Song, à
l'occasion de la Journée de la justice pénale internationale. Il a ensuite
indiqué que les menaces qui pèsent aujourd'hui sur la CPI, créée il ya quinze
ans, sont tout aussi réelles que par le passé.
« Il y a ceux qui tentent de saboter le mouvement de promotion de la justice internationale, ceux qui politisent son action, ceux qui doutent de son utilité et ceux qui prétendent parler au nom des victimes que le mouvement défend », a-t-il expliqué.
Puis, le Président
a mentionné ceux qui refusent de coopérer, permettant ainsi à une dizaine de
personnes suspectées par la CPI de continuer à se soustraire à la justice.
Le 16 juillet, la
CPI a demandé au Nigéria d'arrêter le Président soudanais Omar Al Bashir, en
visite à Abuja et de le remettre à la Cour. M. Al Bashir est en effet suspecté
de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et crimes de génocide, qui
auraient été commis au Darfour, au Soudan.
« C'est pourquoi,
en ce 17 juillet, il convient de prendre le temps de raffermir notre
détermination et de rappeler pourquoi nous ne devons pas renoncer à notre quête
de justice », a continué Sang-Hyun Song.
Il a souligné la
nécessité morale d'apporter une paix, ne serait-ce que relative, à des milliers
d'enfants, de femmes et d'hommes victimes de crimes inimaginables et « de
souffrances qui dépassent l'entendement ».
« Nous le faisons
parce que nous connaissons l'effet dissuasif de la responsabilité pénale, et
parce que c'est notre devoir envers les générations futures, lesquelles
méritent de vivre sans craintes », a poursuivi le Président.
Indiquant que la
présence de la CPI était ressentie dans le monde entier, « même si elle peut
sembler invisible ou discrète », le Président a affirmé que cette présence
encourageait les autorités nationales à poursuivre les auteurs de crimes,
poussait les différents groupes à renoncer à la violence et dissuadait certains
dirigeants de commettre des atrocités.
« Nous devons sans
relâche œuvrer à faire en sorte que les criminels répondent de leurs actes »,
a-t-il conclu, relevant que le « voyage » sur la voie de l'imputabilité des
crimes internationaux était sans fin.
Le 17 juillet 1998,
la communauté internationale, réunie à Rome, en Italie, décidait de la création
d'une cour internationale permanente, chargée de punir les auteurs de génocide,
de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Le Traité de Rome a été
signé par 122 États, alors que de nombreux autres ont manifesté l'intention de
le rejoindre.
Avec huit enquêtes
et huit examens préliminaires en cours, et la délivrance de 23 mandats d'arrêt
et 9 citations à comparaître, les enquêtes et procédures de la CPI concernent
un nombre de suspects qui n'a jamais été aussi élevé.
La CPI a reçu plus
de 12 000 demandes de personnes souhaitant participer, en tant que victimes,
aux procédures portées devant elle, ainsi que plus de 9 000 demandes en
réparation.
Plus de 5 000
victimes participent effectivement aux procédures devant la Cour, qui leur
donnent la possibilité de se faire entendre à l'audience. Le Fonds au profit
des victimes vient en aide à près de 80 000 victimes de crimes relevant de la
compétence de la CPI.
Source : ONU
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