Éminemment
politiques, les questions relatives à l’accès au territoire n’ont été saisies
par le droit que progressivement. Le droit positif, tant interne
qu’international, est caractérisé par une opposition entre le droit
« objectif » de l’accès, dérogatoire par rapport au régime juridique
en matière de franchissement de la frontière applicable au national, et les
« droits d’accès », droits subjectifs reconnus aux étrangers. Le
droit de l’Union européenne atteste ce clivage : d’une part, des droits
subjectifs d’accès ont été reconnus à des ressortissants d’États non membres de
l’Union en vue de garantir la mobilité des ressortissants des États membres
dans le marché intérieur et d’assurer la protection des droits fondamentaux de
certaines catégories de ressortissants des pays tiers dans l’espace de liberté,
de sécurité et de justice. D’autre part, les États membres de l’Union
européenne ont développé un véritable droit objectif de l’accès dans le cadre
du système Schengen, avec l’optique d’assurer que la suppression des contrôles
à leurs frontières intérieures ne provoque pas un déficit de sécurité à
l’intérieur du nouvel espace de libre circulation.
L’émergence de
cette catégorisation s’avère importante : non seulement elle bouscule le
paradigme de la souveraineté étatique en restreignant fortement la compétence
migratoire des Etats membres de l’Union et en favorisant un approfondissement
de l’intégration européenne, mais elle est également susceptible de permettre
d’assurer la garantie des droits fondamentaux des ressortissants des pays
tiers, si tant est que les Etats membres et les institutions de l’Union
parviennent à opérer effectivement la conciliation entre les règles issues du
droit objectif de l’accès et les droits subjectifs d’accès accordés à certains
ressortissants des pays tiers.
Introduction
générale
I. – L’objectif de
garantie de la mobilité et des droits fondamentaux dans le marché intérieur et
l’espace de liberté, de sécurité et de justice
II. – L’objectif de
garantie de la sécurité dans l’espace Schengen
III. – Droit de
l’accès et droits d’accès
Partie I. Le
droit de l’accès des ressortissants des pays tiers
– Titre 1. – La flexibilité
du droit de l’accès
Chapitre 1. – La
différenciation entre les États
Chapitre 2. – La
différenciation entre les ressortissants des pays tiers
– Titre 2. –
L’effectivité du droit de l’accès
Chapitre 1. – L
’harmonisation a minima des règles de contrôle de l’accès
Chapitre 2. – La
métamorphose des structures de contrôle de l’accès
Partie II. – Les
droits d’accès de ressortissants des pays tiers
– Titre 1. – Les
droits d’accès des ressortissants « privilégiés »
Chapitre 1. – Les
ressortissants « intégrés »
Chapitre 2. – Les
ressortissants « assimilés »
– Titre 2. – Les
droits d’accès des ressortissants « protégés »
Chapitre 1. – Les
bénéficiaires du regroupement familial
Chapitre 2. – Les
bénéficiaires de la protection internationale
Conclusion générale
I. – L’apport de la
politique de l’accès à l’intégration européenne
II. – L’apport de
la politique de l’accès à la protection des droits des ressortissants des pays
tiers
Perrine DUMAS, L’accès
des ressortissants des pays tiers au territoire des Etats membres de l’Union
européenne, préface de Loïc Azoulai, Bruylant, Bruxelles, 2013 (938 pp).
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