Catherine MAIA
Les
États-Unis ont rapatrié deux détenus algériens de la prison militaire de Guantanamo
vers l'Algérie. Il s'agit des premiers transfèrements depuis que Barack Obama a
annoncé, en mai 2013, sa volonté de les reprendre.
Nabil Said Hadjarab et Mutia Sadiq Ahmad Sayyab "ont été remis au Gouvernement algérien", affirme le Pentagone dans un communiqué du 29 août. Il s'agit des premiers transfèrements de Guantánamo depuis le rapatriement du Canadien Omar Khadr fin septembre 2012. Quelque 164 détenus restent toujours incarcérés dans la base militaire américaine de Cuba.
Le Congrès américain a été
informé de la décision du Pentagone, qui avait annoncé dès le 26 juillet
envisager ces deux transfèrements. L'Algérie a de son côté émis "un avis
sans objection" à la demande américaine de rapatriement de ses deux
ressortissants, a fait savoir le 29 août la Commission nationale consultative
de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH).
La Commission a indiqué
que les dispositions de prise en charge étaient les mêmes que pour les 13
Algériens qui avaient déjà été rapatriés de Guantanamo, et sur lesquels aucune
information n'a filtrée depuis leur retour.
Le
Président Barack Obama promet depuis sa première campagne présidentielle, en
2008, de fermer la prison hébergeant les détenus de la "guerre contre le
terrorisme" lancée dans la foulée du 11-Septembre. Cet engagement maintes
fois répété a toutefois été contrecarré par les parlementaires américains.
Dans un discours, prononcé
le 23 mai 2013, il a à nouveau sollicité l'aide du Congrès pour fermer la
prison, en reconnaissant toutefois que "les questions politiques (étaient)
difficiles".
Le
Président américain a notamment annoncé la levée du moratoire sur le
transfèrement vers leur pays de détenus yéménites.
Sur les désormais 164
détenus de Guantánamo, 84 - dont 56 Yéménites - ont été désignés comme
transférables dans leur pays d'origine par les administrations des Présidents
George W. Bush et Obama. Quelque 46 autres sont en détention illimitée, sans
inculpation ni procès faute de preuves, mais jugés trop dangereux pour être
libérés.
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