Kadidiatou HAMA
Le Soudan a demandé aux États-Unis, le 17 septembre, d'accorder à
Omar el-Béchir, qui fait l'objet de plusieurs mandats d'arrêt de la Cour
pénale internationale (CPI), un visa d'entrée sur le territoire
américain pour participer à l'Assemblée générale de l'Organisation des
Nations unies (ONU), fin septembre, à New York.
Les responsables de l'ONU, gênés par cette situation,
souhaitent que le Président soudanais, Omar al-Béchir, coopère avec la
CPI, mais laissent le soin aux États-Unis de décider de lui accorder ou
non un visa. "C'est en tout premier lieu aux États-Unis de décider" sur
la question du visa "en conformité avec les règles internationales
pertinentes", a déclaré le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky. "Le Président Béchir fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI et donc le Secrétaire général (de l'ONU, Ban Ki-moon) l'invite instamment à coopérer pleinement avec la Cour", a-t-il ajouté.
Omar el-Béchir fait l'objet de mandats d'arrêt datant de 2009 et 2010
de la CPI pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide
dans le conflit du Darfour, une vaste région de l'ouest du Soudan. Selon
le Gouvernement soudanais, il souhaite "se rendre au siège des Nations Unies et non pas dans l'État abritant ce siège" et "le Gouvernement des
États-Unis est obligé conformément aux conventions" de l'ONU "d'accorder
les visas nécessaires à tous les représentants des États membres".
Un accord datant de 1947 entre l'ONU et les États-Unis, "pays hôte"
de l'organisation internationale, précise que les autorités américaines
"ne devront pas imposer d'obstacles" aux représentants des pays membres
qui souhaitent se rendre au siège de l'ONU à New York, territoire
extra-national.
Le département d'État a reconnu avoir reçu une demande de visa et a
"condamné les tentatives du Président Béchir pour aller à New York" en
raison des accusations qui pèsent sur lui. La porte-parole du
département d'État, Marie Harf, n'a toutefois pas dit si les États-Unis
rejetteraient la demande et encore moins si le Chef de l'État soudanais
pourrait être arrêté en mettant le pied sur le territoire américain.
Les États-Unis n'ont pas adhéré au Statut de Rome qui a créé la CPI
mais se sont engagés à soutenir son action. "Une telle visite (du Président Béchir) serait regrettable, cynique et tout à fait déplacée", a
commenté l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Samantha
Power. "Il devrait plutôt aller à la Haye pour se livrer à la CPI",
a-t-elle conclu.
Sources : AFP/Jeune Afrique
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