David ROY
Un groupe d'experts indépendants des Nations Unies a exprimé, le 16 octobre,
sa préoccupation devant la situation des défenseurs chinois de droits
de l'Homme qui auraient subi des représailles après avoir tenté de
participer à une évaluation majeure du système des Nations Unies sur la
situation des droits de l'Homme en Chine.
Les militants auraient été menacés, arrêtés ou empêchés de participer à
des manifestations ou interdits de quitter le territoire chinois à
l'approche de la deuxième révision de l'évaluation, par le Conseil des droits de l'Homme, de la situation en Chine dans le cadre de son
mécanisme d'examen périodique universel (EPU). L'examen aura lieu le 22
octobre à Genève.
« L'intimidation de membres de la société civile qui cherchent à
contribuer à un dialogue international si important est totalement
inacceptable », déclarent les experts dans un communiqué de presse.
« Il est crucial de garantir la libre participation des membres de la
société civile à ce processus, y compris les défenseurs des droits de
l'homme ». « Ces affaires semblent s'inscrire dans le cadre d'un cycle de
harcèlement de la part des autorités chinoises à l'encontre de ceux qui
appellent à plus de responsabilité des représentants de l'État,
davantage de transparence et des réformes politiques et juridiques »,
ajoutent-ils.
Les experts expliquent que Cao Shunli et Chen Jianfang auraient été
empêchés de prendre des vols à destination de Genève, où ils devaient
prendre part à des activités organisées en marge de la session de
septembre du Conseil des droits de l'Homme. Selon des témoignages, Chen Jianfang aurait été interdite à vie de
quitter le territoire chinois, tandis que Cao Shunli est détenu par les
autorités chinoises depuis le 14 septembre.
Selon les informations reçues par les experts indépendants de l'ONU, les
militants chinois de la société civile, qui manifestent depuis juin
pour défendre leur droit à participer et à se tenir informés du rapport
que la Chine compte soumettre à l'EPU, ont été menacés à plusieurs
reprises par les autorités. « Ces informations font état d'actes de représailles contre les
personnes qui cherchent à coopérer avec l'ONU », a déclaré la
Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs
des droits de l'Homme, Margaret Sekaggya. « Les défenseurs des droits de
l'Homme jouent un rôle clé pour obliger les États à respecter leurs
obligations, y compris au niveau international. Leur travail légitime
doit être respecté ».
La Chine a accepté les recommandations faites au cours de son premier
examen en 2009 pour renforcer la société civile et promouvoir et
protéger les droits de l'Homme. Selon le Gouvernement chinois, les
organisations non gouvernementales ont été consultées avant la session
de l'EPU et le projet de rapport national est disponible sur son site
officiel.
Selon le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d'opinion
et d'expression, Frank La Rue, « rien ne peut justifier l'exclusion par
l'intimidation de voix légitimes », même si certaines organisations ont
pu participer à la préparation de l'EPU. « L'accès à l'information et à un espace ouvert est essentiel à la
circulation des opinions et des idées pour assurer une visibilité de la
situation des droits humains de tous les pays », a souligné M. La Rue. « Empêcher les gens de participer à l'Examen périodique universel en
manifestant se façon pacifique constitue une violation des obligations
internationales de la Chine à respecter le droit fondamental au
rassemblement pacifique », a souligné de son côté le Rapporteur spécial
des Nations Unies sur le droit de réunion pacifique et d'association,
Maina Kiai.
Les experts ont demandé des compléments d'information aux autorités
chinoises sur ces affaires, ainsi que la libération immédiate de toutes
les personnes détenues pour avoir manifesté de façon pacifique.
Source : ONU
MULTIPOL - Réseau d'analyse et d'information sur l'actualité internationale (http://reseau-multipol.blogspot.com)
18 octobre 2013
ACTU : Des experts indépendants de l'ONU demandent la participation de la société civile chinoise à l'Examen périodique universel des droits de l'Homme
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,
Droits humains/Droit humanitaire
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