Catherine
MAIA
L'Assemblée
parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a adopté le 1er octobre (par 77
voix pour, 19 contre et 12 absentions) la Résolution 1952 invitant les États membres à prendre des
mesures contre les "violations de l'intégrité
physique des enfants".
Dans un
communiqué de presse sous forme de mise au point, diffusé le 4 octobre en
réponse aux critiques d'Israël, la rapporteure de ce texte à l'APCE, la
sociale-démocrate allemande Marlene Rupprecht, a souligné que la Résolution
approuvée à Strasbourg n'établissait aucun "parallèle" ou "comparaison" entre
la circoncision et les mutilations génitales féminines. "Nous avons effectivement
évoqué différentes 'catégories' de violations de l'intégrité physique des
enfants, que nous distinguons très clairement et pour lesquels aucun amalgame
n'a été fait", a affirmé Mme Rupprecht.
Dans leur
Résolution, les parlementaires européens appellent à"condamner publiquement les pratiques les plus
préjudiciables, comme les mutilations génitales féminines et adopter la législation les
interdisant", ainsi qu'à"définir
clairement les conditions médicales, sanitaires et autres à respecter s'agissant des
pratiques qui sont aujourd'hui largement répandues dans certaines communautés
religieuses, telle que la circoncision, non médicalement justifiée, des jeunes
garçons".
Ils
recommandent également d'"adopter
des dispositions juridiques spécifiques pour que certaines interventions et
pratiques ne soient pas réalisées avant qu'un enfant soit en âge d'être
consulté".
Le ministère
israélien des Affaires étrangères, rappelant que la circoncision est une
tradition ancienne dans le judaïsme, a estimé que cette résolution
alimentait "les tendances
racistes et haineuses en Europe". "Toute comparaison de
cette tradition avec la pratique barbare et condamnable de la mutilation
génitale féminine relève au mieux d'une ignorance profonde et au pire de la
diffamation et de la haine anti-religieuse", a-t-il estimé,
soulignant les bénéfices médicaux scientifiquement reconnus à la circoncision.
En réponse à
ces critiques, Mme Rupprecht a souligné dans son
communiqué que la Résolution ne cherchait "à stigmatiser aucune communauté religieuse ou
ses pratiques". "Au
contraire, l'Assemblée appelle au débat public, y compris à un dialogue
interculturel et interreligieux, pour dégager un consensus le plus large
possible sur le droit des enfants à la protection contre les violations de leur
intégrité physique", a souligné l'élue allemande. "La mission du Conseil de
l'Europe est de promouvoir le respect des droits humains,
y compris les droits des enfants, sur un pied d'égalité avec la lutte contre le
racisme, l'antisémitisme et la xénophobie", a-t-elle conclu.
Sources :
AFP/Le Monde
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