Catherine MAIA
Le 26 juin, le Comité spécial de la décolonisation a, une nouvelle
fois, prié les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de
reprendre leurs négociations, afin de trouver, dans les meilleurs délais, une
solution pacifique au conflit de souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas).
« Quelle peut être la crédibilité d’un référendum au
cours duquel 1 500 sujets britanniques s’expriment en faveur du
Royaume-Uni?», s’est exclamé le ministre des Affaires étrangères de l’Argentine
pour lequel la guerre de 1982 n’a modifié en rien la nature du conflit de
souveraineté.
L’Argentine qualifie le référendum
d’« illégal » et de « grave distorsion du principe
d’autodétermination », car les électeurs ne sont pas un peuple sous
emprise, dominé ou exploité par une puissance coloniale. Un pétitionnaire
des îles Malvinas a affirmé aujourd’hui que 35% de la population de ces îles vivent depuis moins de 10 ans sur le territoire et que 11% ont plus de
65 ans. 55% des habitants des Malvinas seraient
donc de nouveaux colons; le Royaume-Uni ayant pris soin, dès 1833, de vider les
îles de leur population argentine.
Faux, a rétorqué un membre de l’Assemblée des îles
Falkland, lui-même Falklandais de la sixième génération dont l’ancêtre est venu
de l’Uruguay. Les îles Falkland n’avaient pas de population locale
lorsque les premiers colons sont arrivés il y a 180 ans. Il a
invoqué un recensement récent qui a montré que les Falklandais sont originaires
de 57 groupes ethniques différents. De toutes façons, l’Argentine
n’existait pas en tant qu’État lorsque les premières populations se sont
implantées, a renchéri un autre membre de l’Assemblée.
Si nous sommes tous d’accord sur le fait que le
colonialisme doit être éradiqué partout, nous nous demandons néanmoins si nous
partageons tous la même définition du colonialisme, se sont impatientés les
membres de l’Assemblée.
Brandissant un document contenant 46 résolutions de
l’ONU sur la question, le ministre argentin des Affaires étrangères a réitéré
l’essence de ces textes, à savoir l’appel lancé au Royaume-Uni pour qu’il
reprenne les négociations. Il n’a pas manqué de rappeler que 2015
marquera le 50e anniversaire de la première résolution du Comité
spécial sur les Îles Falkland (Malvinas).
D’ailleurs dans la résolution adoptée le 26 juin, le
Comité spécial déplore que malgré le large appui international en faveur des
négociations, l’application des résolutions de l’Assemblée n’ait toujours pas
commencé.
Source : ONU
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