27 juin 2014

ACTU : Le Comité spécial de la décolonisation prie l’Argentine et le Royaume-Uni de négocier pour mettre fin « à la situation coloniale particulière » des Îles Falkland (Malvinas)

Catherine MAIA

Le 26 juin, le Comité spécial de la décolonisation a, une nouvelle fois, prié les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de reprendre leurs négociations, afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique au conflit de souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas).

Dans cette résolution (A/AC.109/2014/L.7), le Comité spécial estime, en effet, que le règlement pacifique et négocié du conflit de souveraineté est le moyen de mettre fin à « la situation coloniale particulière propre aux Îles Falkland (Malvinas) ».  La position du Royaume-Uni, dont le représentant était absent, comme l’a fait remarquer le ministre argentin des Affaires étrangères, est bien connue: la question a été tranchée lors du référendum des 10 et 11 mars 2013, où un total de 99,8% des électeurs a voté en faveur du maintien du statut politique des îles en tant que territoire d’outre-mer du Royaume-Uni, et ce, avec un taux de participation de 92%. 

« Quelle peut être la crédibilité d’un référendum au cours duquel 1 500 sujets britanniques s’expriment en faveur du Royaume-Uni?», s’est exclamé le ministre des Affaires étrangères de l’Argentine pour lequel la guerre de 1982 n’a modifié en rien la nature du conflit de souveraineté.

L’Argentine qualifie le référendum d’« illégal » et de « grave distorsion du principe d’autodétermination », car les électeurs ne sont pas un peuple sous emprise, dominé ou exploité par une puissance coloniale.  Un pétitionnaire des îles Malvinas a affirmé aujourd’hui que 35% de la population de ces îles vivent depuis moins de 10 ans sur le territoire et que 11% ont plus de 65 ans. 55% des habitants des Malvinas seraient donc de nouveaux colons; le Royaume-Uni ayant pris soin, dès 1833, de vider les îles de leur population argentine.

Faux, a rétorqué un membre de l’Assemblée des îles Falkland, lui-même Falklandais de la sixième génération dont l’ancêtre est venu de l’Uruguay. Les îles Falkland n’avaient pas de population locale lorsque les premiers colons sont arrivés il y a 180 ans. Il a invoqué un recensement récent qui a montré que les Falklandais sont originaires de 57 groupes ethniques différents. De toutes façons, l’Argentine n’existait pas en tant qu’État lorsque les premières populations se sont implantées, a renchéri un autre membre de l’Assemblée.

Si nous sommes tous d’accord sur le fait que le colonialisme doit être éradiqué partout, nous nous demandons néanmoins si nous partageons tous la même définition du colonialisme, se sont impatientés les membres de l’Assemblée.

Brandissant un document contenant 46 résolutions de l’ONU sur la question, le ministre argentin des Affaires étrangères a réitéré l’essence de ces textes, à savoir l’appel lancé au Royaume-Uni pour qu’il reprenne les négociations. Il n’a pas manqué de rappeler que 2015 marquera le 50e anniversaire de la première résolution du Comité spécial sur les Îles Falkland (Malvinas).

D’ailleurs dans la résolution adoptée le 26 juin, le Comité spécial déplore que malgré le large appui international en faveur des négociations, l’application des résolutions de l’Assemblée n’ait toujours pas commencé.

 Source : ONU

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