Catherine MAIA
Le Rapporteur spécial des Nations
Unies sur la situation en matière de droits de l'Homme dans les territoires
palestiniens occupés, l'Indonésien Makarim Wibisono, a démissionné le 4
janvier, en raison de son manque persistant d'accès à ces territoires, a
annoncé le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH)
dans un communiqué. Sa démission prendra effet le 31 mars 2016.
M. Wibisono avait pris ses fonctions en juin 2014, succédant à l’américain Richard Falk qui n’avait pas non plus été autorisé par Israël à se rendre dans les territoires palestiniens.
L'expert indépendant a exprimé son
profond regret du fait que, tout au long de son mandat, Israël avait refusé de
lui donner accès aux Territoires palestiniens occupés (TPO). «Malheureusement,
mes efforts pour aider à améliorer les conditions de vie des victimes
palestiniennes de violations sous l'occupation israélienne ont été mis en échec
à chaque occasion», a-t-il déclaré.
Le Rapporteur spécial a souligné
qu'en prenant ses fonctions en juin 2014, il avait reçu l'assurance qu'il
serait autorisé à accéder aux TPO. «J'ai pris ces fonctions avec la présomption
qu'Israël m'accorderait l'accès, en tant qu'observateur impartial et objectif»,
a-t-il dit.
De multiples demandes d'accès,
écrites et orales, ont été improductives. «Sans réponse d'Israël à ma dernière
demande, présentée en octobre 2015, sollicitant un accès avant la fin de 2015,
c'est avec un profond regret que j'accepte le fait que le postulat sur lequel
reposait mon mandat, c'est-à-dire que j'obtienne un accès direct aux victimes
dans les Territoires palestiniens occupés, ne se réalisera pas», a ajouté M.
Wisibono.
Le Rapporteur spécial a affirmé, par ailleurs, que tout au long de son
mandat, le Gouvernement de l'Etat de Palestine avait coopéré pleinement avec
lui.
Il s'est dit
profondément préoccupé par le manque de protection réelle des Palestiniens
victimes de violations continuelles de leurs droits humains et de violations du
droit humanitaire international.
«Avec regret, je souhaite passer le
témoin à un successeur, choisi par le Conseil des droits de l'Homme. J'espère
sincèrement que mon successeur, quel qu'il soit, parviendra à résoudre
l'impasse actuelle, et ainsi à assurer au peuple palestinien qu'après près d'un
demi-siècle d'occupation, le monde n'a pas oublié son épreuve et que les droits
universels de l'Homme sont effectivement universels», a conclu M. Wibisono.
L'expert indépendant présentera son
dernier rapport lors de la 31e session du Conseil des droits de l'Homme de
l'ONU, en mars 2016.
En juin 2015, Emmanuel Nahshon,
porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, avait déclaré qu’«Israël
coopère avec toutes les commissions internationales et tous les rapporteurs
sauf quand le mandat qui leur est confié est d’avance anti-israélien et
qu’Israël n’a aucune chance d’être entendu».
Le rapporteur spécial est considéré comme l’expert de l’ONU le plus
haut placé sur la question des droits de l’Homme dans les Territoires
palestiniens. Il est nommé par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, une
institution avec laquelle Israël a des relations conflictuelles, ce qui l’a
amené à boycotter à plusieurs reprises des sessions d’un organe qu’elle
considère comme «entièrement politisé».
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation en
matière de droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, Makarim
Wibisono. Photo ONU/Violaine Martin
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