L'OCDE vient de publier un rapport du Comité d'aide au développement qui fait état d'une baisse de 5,1% de l'aide publique au développement (APD) par les 22 pays les plus riches par rapport à 2006. L'APD atteint ainsi 0,3% du revenu national brut (RNB) cumulé de ces 22 pays. Elle n'a jamais été aussi basse depuis dix ans !
Seuls cinq pays ont respecté l'objectif de 0,7% du RNB pour l'APD fixé par l'ONU. Il s'agit de la Suède, du Luxembourg, de la Norvège, des Pays-Bas et du Danemark. Les cinq pays en bas de tableau sont le Japon, le Portugal, l'Italie, les Etats-Unis et la Grèce, ces deux derniers consacrant moins de 0,2% de leur RNV à l'APD.
Les prévisions des analystes de l'OCDE et d'ailleurs sont pessimistes et tablent sur une poursuite de la baisse pour 2007.
L'une des variables importantes de ces chiffrages provient des opérations d'allégement ou de remise de dettes qui sont comptabilisées dans l'ADP. Or, les deux principaux pays ayant bénéficié de ces opérations sont le Nigeria et l'Irak, c'est-à-dire deux pays aux enjeux pétroliers et géostratégiques bien connus.
De nombreuses ONG dénoncent par ailleurs, non seulement la faiblesse de l'APD par rapport aux promesses des pays riches lors des grands Sommets internationaux, tels que le G8, mais également le "gonflage" de ces chiffres, en estimant qu'une grande partie de l'aide ne dégage pas de ressources nouvelles pour les pays bénéficiaires, mais qu'elle se fait en fonction des intérêts économiques des pays donateurs.