Le gouvernement algérien a également reconnu pour la première fois que le conflit du Sahara Occidental, qui dure depuis maintenant 32 ans, constitue un obstacle à l'édification du Maghreb : «Le problème du Sahara occidental représente un facteur de blocage du processus de l'édification du Maghreb qui conditionne l'avenir de toute notre région», a déclaré mardi 5 juin le Président Abdelaziz Bouteflika. Et de préciser qu’«il devient de plus en plus certain que cet ensemble (l'UMA) ne saurait être réalisé au détriment du peuple sahraoui et de ses droits légitimes et inaliéanables».
Des négociations doivent s'ouvrir le 18 juin, sous les auspices de l'ONU, entre le Maroc et le Polisario pour tenter de définir le futur statut de l'ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975 et dont le mouvement indépendantiste, soutenu par l'Algérie, réclame l'indépendance. Le but est de parvenir enfin à une solution politique qui soit mutuellement acceptable et qui garantisse le droit à l’autodétermination des Sahraouis.
Bien que le Conseil de sécurité ait appelé, dans sa résolution 1754 du 30 avril 2007, le Maroc et le Polisario à «engager des négociations sans condition préalable et de bonne foi, en prenant en compte les événements des derniers mois, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette d'assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», Rabat n’est disposé à octroyer aux Sahraouis qu’une «large autonomie», dans le cadre de la souveraineté marocaine qu'il considère non-négociable.
L'UMA, fondée en 1989 par le traité de Marrakech (Maroc), demeure en panne depuis 1994, date de son dernier sommet. Les cinq chefs d'État qui doivent normalement se réunir régulièrement selon la charte de l'Union, ont échoué, en mai 2005, à tenir un nouveau sommet à Tripoli, après avoir également échoué en 2004 à Alger, à relancer la construction maghrébine.