Selon le rapport du HCR, l'augmentation du nombre de réfugiés est due en grande partie à la situation en Iraq, qui a forcé à la fin de l'année 2006 jusqu'à 1,5 million d'Iraquiens à chercher refuge dans d'autres pays, notamment en Syrie et en Jordanie.
En 2006, le groupe le plus important de réfugiés relevant du mandat du HCR était toujours celui des Afghans (2,1 millions), suivi des Iraquiens (1,5 million), des Soudanais (686 000), des Somaliens (460 000) et des réfugiés originaires de la République démocratique du Congo et du Burundi (environ 400 000 chacun).
Le HCR a toutefois pu observer une baisse du nombre des réfugiés en Afrique de l'ouest (-31%) et en Afrique australe (-18%) grâce aux rapatriements volontaires au Liberia, en Angola, au Sud-Soudan et en République démocratique du Congo. L'agence onusienne a également relevé le retour d'une partie des exilés du Burundi. En Europe, la naturalisation par la Serbie de 37 000 réfugiés originaires de Bosnie et de Croatie a fait baisser les statistiques.
Au total, l'année 2006 a été marquée par le retour de 734 000 réfugiés dans leurs pays d'origine. Toutefois, ce chiffre est, à l'exception de l'année 2001, le plus bas depuis 15 ans.
Par ailleurs, les chiffres publiés par le HCR ne comprennent pas les 4,3 millions de réfugiés palestiniens se trouvant en Jordanie, au Liban, en Syrie et dans les territoires palestiniens occupés, qui relèvent du mandat d'une autre agence, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA). Si on les ajoute, le nombre total de réfugiés relevant du mandat des deux agences dépasse les 14 millions.
Le Pakistan arrive en tête de la liste des pays accueillant le plus grand nombre de réfugiés (2,1 millions) suivi par l'Iran, ces deux États recevant à eux seuls près de 20% du total des réfugiés dans le monde. Les États-Unis arrivent en troisième position, précédant la Syrie et la Jordanie qui se rangent pour la première fois parmi les premiers pays d'accueil. Environ 500 000 Irakiens ont trouvé refuge dans ces deux pays ces dernières années.
«Nous sommes très préoccupés par le fait qu'aujourd'hui de nombreux conflits ne soient pas résolus et s'intensifient, provoquant beaucoup de situations de déplacement», a déclaré le Haut commissaire Antonio Guterres dans un communiqué. «Ce qui est préoccupant est que tout cela se passe en l'absence d'une capacité et d'une volonté internationale de réagir», a-t-il déploré depuis le Sud-Soudan où il assistait au rapatriement de personnes ayant fui le conflit entre le Nord et le Sud du pays.
Précisons qu’en plus des réfugiés, le HCR assiste également depuis plusieurs années des populations spécifiques de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays. Ce sont des personnes qui ont également fui leur foyer du fait des menaces pesant contre leur sécurité, mais qui n'ont pas traversé de frontières internationalement reconnues. Fin 2006, le nombre total des personnes déplacées internes à cause de conflits à travers le monde était estimé à près de 24,5 millions.