En augmentant ainsi les capacités de défense de ses alliés sunnites du Golfe, Washington entend consolider un bloc susceptible de faire contrepoids à l'influence de l'Iran dans la région. Les Etats-Unis espèrent également associer plus étroitement l’Egypte et l’Arabie Saoudite au processus de stabilisation en Irak. La Secrétaire d’Etat américaine a toutefois affirmé qu’il ne s’agissait aucunement d’une contrepartie mais que cette coopération renforcée visait à lutter contre l’extrémisme islamiste : «ces mesures permettront de soutenir les partisans de la modération et, dans le cadre d'une stratégie plus large, contribueront à lutter contre les influences négatives d'Al Qaïda, du Hezbollah, de la Syrie et de l'Iran».
Face aux critiques émises par Téhéran, qui accuse Washington de chercher à déstabiliser la région, Condoleeza Rice s’est défendue de vouloir engager une nouvelle course aux armements et a déclaré que «s'il y a une déstabilisation de la région, elle est à mettre au passif du régime iranien». «Il n'y a rien de neuf», a-t-elle ajouté, «dans le fait que les Etats-Unis coopèrent avec leurs alliés dans le domaine de la sécurité. Nous sommes également déterminés à entretenir l'équilibre des forces, les équilibres militaires et stratégiques».
En parallèle, le projet prévoit une augmentation de l'aide militaire à Israël, qui s’élèverait à 25%, selon le premier ministre israélien Ehoud Olmert. L'aide américaine doit permettre à Tsahal de reconstituer ses stocks et de maintenir son avance technologique vis-à-vis de la Syrie et l'Iran. Selon Amir Oren, chroniqueur du quotidien Haaretz, «chaque fois qu'un président américain cherche à renforcer un régime arabe ami du Moyen-Orient pour le protéger d'un coup d'Etat, Israël fait part de ses objections. Malgré cela, les Etats-Unis vont au bout du projet, mais n'oublient pas en chemin une compensation pour Israël».
Etant donné l’ampleur du projet, celui-ci devra être approuvé par le Congrès américain, en septembre prochain. Un certain nombre de représentants démocrates ont d’ores et déjà fait part de leur intention de bloquer la vente des armements, en particulier en direction de Riyad, dont la lutte contre le terrorisme est jugée nettement insuffisante.