William ASSANVO
Le sujet fait actuellement la une des médias américains. Il est relatif à la disparition, ou tout au moins, à l'impossibilité pour l'armée américaine de dire où se trouvent près de 190.000 armes, parmi lesquels 110.000 fusils d'assaut AK-47 et 80.000 pistolets, sensées avoir été attribuées aux forces de sécurité irakiennes dans le cadre du soutien américain à leur reconstruction et plus particulièrement à leur équipement. En plus de ces armes, auraient également disparus 115.000 casques, ainsi que d'autres matériels militaires. Depuis 2003, les États-Unis ont dépensé environ 19 milliards de dollars pour développer les forces de sécurité iraquiennes. Sur ce montant, environ 2,8 milliards de dollars ont été utilisés pour l'achat et la fourniture d'armes et autres équipements. Ces armes représentent 30% du matériel militaire distribué aux forces irakiennes depuis 2004 par l'armée américaine à travers un programme d'assistance géré par le Département à la Défense.
Cette information figure dans un rapport intitulé Stabilizing Iraq. DOD Cannot Ensure That U.S.-Funded Equipment Has Reached Iraqi Security Forces, publié en juillet dernier par un organe d'investigation dépendant du Congrès américain, le Government Accountability Office (GAO), chargé de s'assurer de la régularité des dépenses du Gouvernement et de leur conformité avec les procédures établies. Selon ce rapport, les armes auraient été distribuées en 2004 et 2005 de manière précipitée et hasardeuse en faisant fi des règles et procédures en vigueur et notamment en négligeant le «service après-vente».
Cette information figure dans un rapport intitulé Stabilizing Iraq. DOD Cannot Ensure That U.S.-Funded Equipment Has Reached Iraqi Security Forces, publié en juillet dernier par un organe d'investigation dépendant du Congrès américain, le Government Accountability Office (GAO), chargé de s'assurer de la régularité des dépenses du Gouvernement et de leur conformité avec les procédures établies. Selon ce rapport, les armes auraient été distribuées en 2004 et 2005 de manière précipitée et hasardeuse en faisant fi des règles et procédures en vigueur et notamment en négligeant le «service après-vente».
Selon certains analystes, il est à craindre que certains groupes insurgés soient entrés en possession d'une partie de ces armes et s'en servent actuellement dans leur guérilla contre les soldats de la coalition dirigée par les États-Unis et pour entretenir les affrontements et violences interconfessionnels en Irak et contribuer de ce fait à la perpétuation d'un climat de tension et d'insécurité chronique qui empêche tout effort significatif dans le processus de stabilisation et de reconstruction politique, social et économique de ce pays.
Depuis que ces «lacunes» ont été observées, l'armée américaine a affirmé avoir pris toutes les dispositions, notamment en ce qui concerne les procédures de contrôle. Toutefois, cette déconvenue met l'accent sur les inconvénients de l'assistance dans le domaine de la sécurité dans des situations fragiles, instables et caractérisées par l'existence d'autorités nationales ne disposant pas encore de toutes les capacités pour prendre en charge par elle-même des responsabilités aussi cruciales que la sécurité et la défense. À cet effet, il est également souhaitable que les pourvoyeurs d'aide et d'assistance dans le domaine de la réforme ou de la reconstruction des institutions de sécurité dans les environnements post-conflit prennent conscience de cette réalité et fassent preuve de réalisme en cessant d'adopter des positions prônant de manière rigide la prise de responsabilité par des autorités nationales ; principe en soit essentiel, mais devant être confronté aux réalités sur le terrain.
Depuis que ces «lacunes» ont été observées, l'armée américaine a affirmé avoir pris toutes les dispositions, notamment en ce qui concerne les procédures de contrôle. Toutefois, cette déconvenue met l'accent sur les inconvénients de l'assistance dans le domaine de la sécurité dans des situations fragiles, instables et caractérisées par l'existence d'autorités nationales ne disposant pas encore de toutes les capacités pour prendre en charge par elle-même des responsabilités aussi cruciales que la sécurité et la défense. À cet effet, il est également souhaitable que les pourvoyeurs d'aide et d'assistance dans le domaine de la réforme ou de la reconstruction des institutions de sécurité dans les environnements post-conflit prennent conscience de cette réalité et fassent preuve de réalisme en cessant d'adopter des positions prônant de manière rigide la prise de responsabilité par des autorités nationales ; principe en soit essentiel, mais devant être confronté aux réalités sur le terrain.
* Texte également reproduit sur le blog de l'auteur Un oeil sur la politique internationale.
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