Alors que la semaine dernière, les co-auteurs du texte avaient appelé, en vain, à son adoption «par consensus», le texte a reçu un vote positif de la part de 143 pays, 4 voix contre et 45 abstentions. L'adoption de cette Déclaration – aboutissement de plus de deux décennies de travail des peuples autochtones du monde, de divers États et de nombreuses organisations internationales – marque ainsi la réalisation de l’un des buts du Sommet mondial de 2005.
La présidente de l'Assemblée générale, Sheikha Haya, a notamment rappelé que l'ONU avait «ouvert pour la première fois ses portes aux peuples autochtones lors d'une cérémonie de lancement de l'Année internationale» qui leur était consacrée, en décembre 1992.
La Déclaration constitue une avancée spectaculaire dans la protection des libertés et des droits fondamentaux des Premières Nations. Elle traite à la fois des droits collectifs et individuels, des droits identitaires, culturels et politiques, comme le droit à la consultation et à la propriété sur les terres.
Le texte prévoit notamment que les États doivent accorder réparation, par le biais de mécanismes efficaces mis au point en concertation avec les peuples autochtones, en ce qui concerne les biens culturels, intellectuels, religieux et spirituels qui leur ont été pris sans leur consentement libre, préalable et éclairé, ou en violation de leurs lois, traditions et coutumes. Il prévoit le droit d'accès à des procédures justes et équitables pour le règlement des différends dont les décisions doivent être prises conformément aux traditions, aux valeurs et aux coutumes des Autochtones concernés, et remises promptement.
La Déclaration affirme également que les peuples autochtones, qui représentent quelque 370 millions de personnes dans le monde, ont le droit à l'autodétermination et qu'en vertu de ce droit ils déterminent librement leur statut politique et recherchent librement leur développement économique, social et culturel.
Bien qu’il s’agisse d’un texte non contraignant pour les États, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué l'adoption de ce texte comme «un triomphe pour les peuples autochtones à travers le monde». Il a appelé les gouvernements et la société civile à intégrer les droits qui y sont inscrits dans le droit international, dans les programmes de développement et dans les politiques à tous les niveaux, «afin que la vision qui fonde la Déclaration devienne une réalité».