Alors qu’il se trouve visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), Ahmed Haroun – actuel ministre des Affaires humanitaires de Khartoum et ministre de l'Intérieur au plus fort de la répression au Darfour – vient d’être nommé à la tête d'une commission d’enquête sur les violations des droits de l'Homme au Darfour. Cette nomination est fermement dénoncée par les organisations de défense des droits de l'Homme comme une provocation et une insulte aux victimes du Darfour qui ont soumis leurs plaintes dans l’espoir de voir le gouvernement les prendre au sérieux. Pour sa part, Luis Moreno Ocampo, procureur de la CPI, estime que «c'est une mauvaise blague».
Cette nomination intervenue juste avant l'escale au Soudan de Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, le 6 septembre 2007, ne fait qu’accroître l'inquiétude des observateurs, qui constatent que la priorité donnée au déploiement de la «force hybride» au Darfour (Minuad), décidé en juillet dernier par le Conseil de sécurité, a relégué au second plan la mise en oeuvre des deux mandats d'arrêt lancés par la CPI, dont l'un vise M. Haroun.
Parmi les réactions des ONG de défense de droits de l'Homme :
- «Sudan : Suspected War Criminal Nominated to Human Rights Committee» - Human Rights Watch Media Advisory, 6 September 2007
- «Soudan : un nouveau pas vers l’impunité » - FIDH, 10 septembre 2007
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