Lors du sommet du G8 à Heiligendamm le 6 juin dernier, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait annoncé la création d'une initiative spéciale dirigée vers la mobilisation du système des Nations Unies et de ses partenaires afin d'aider les pays africains à atteindre les OMD.
Ban Ki-moon et la Vice-Secrétaire générale, Asha-Rose Migiro, ont lancé cette initiative aux côtés des responsables des grandes organisations multilatérales et intergouvernementales qui œuvrent pour le développement en Afrique, dont les chefs de la Banque africaine de développement, de l'Union africaine, de la Commission européenne, du Fonds monétaire international, de la Banque islamique de développement et de la Banque mondiale. Le Groupe de pilotage se réunira pour la première fois à New York le 20 septembre prochain afin de lancer ses activités opérationnelles. Il se réunira ensuite deux fois par an.
Dans une déclaration conjointe publiée aujourd'hui au siège de l'ONU, les membres du Groupe de pilotage ont tenu à souligner qu’ils étaient «profondément préoccupés de constater que, globalement, l'Afrique n'est pas bien partie pour avoir atteint en 2015 les Objectifs du Millénaire pour le développement». Et d’ajouter néanmoins que «plusieurs pays étant en voie d'en atteindre au moins certains, la situation n'est pas aussi sombre qu'il y paraît. De plus, un grand nombre de gouvernements africains ont sensiblement renforcé leurs politiques, améliorant les conditions dans lesquelles peut se produire une croissance économique durable».
Le Groupe de pilotage aura pour principale mission de renforcer les mécanismes internationaux de mise en oeuvre dans cinq domaines : ceux de la santé, de l'enseignement, de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, des infrastructures et des systèmes de statistique, de rendre l'aide publique au développement plus prévisible et, enfin, d'améliorer la coordination au niveau du pays.
Il recevra l'appui du Groupe de travail pour la réalisation des OMD en Afrique, composé de représentants des organismes des Nations Unies et d'autres grandes organisations multilatérales. Ce groupe de travail établira un dialogue avec les gouvernements africains, élaborera des plans d'action pour la réalisation des objectifs du Groupe de pilotage, mobilisera et coordonnera l'action des institutions y représentées et fera périodiquement le point de la situation.
À l'issue de la séance d'inauguration, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a expliqué la diversité des situations en Afrique sub-saharienne. Près de 17 pays, soit un tiers de la population, a obtenu un taux de croissance de 5,5% ces dix dernières années. Pour eux, il s'agit de renforcer les ressources internationales. Huit autres pays, représentant aussi un peu moins d'un tiers de la population, ont énormément bénéficié des revenus pétroliers. Là, la question est dans le déploiement des revenus, dans la gouvernance et la transparence. Enfin, le reste comprend des pays qui sortent d'un conflit ou qui sont en situation de fragilité.
Prenant la parole à son tour au nom de l'Union africaine (UA), Maxwell Mkwezalamba a souligné que malgré les engagements pris à Monterrey en 2002 et au Sommet du G8 de Gleneagles en 2005, «il n'y a pas grand-chose qui est venu vers l'Afrique». En particulier, la promesse d'affecter 0,7% du PNB des pays les plus riches à l'aide publique internationale n'a pas été réalisée. «Cinq pays seulement, notamment les pays scandinaves, y sont parvenus. Le reste est autour de 0,3 ou 0,4%». «Quant à la promesse de Gleneagles, de doubler l'assistance de 25 milliards à 50 milliards en 2010, on n'en approche pas». «Enfin, si la remise de la dette a fait des progrès, au total, c'est moins d'argent qui est allé vers l'assistance à l'Afrique», a expliqué Maxwell Mkwezalamba.