En novembre 2006, le Rwanda avait rompu ses relations diplomatiques avec Paris à la suite de la décision du juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière de demander la comparution de Paul Kagamé dans l’assassinat, juste avant le déclenchement du génocide début avril 1994, de son prédécesseur, le Hutu Juvénal Habyarimana.
La destruction, le 6 avril 1994, par un missile du «Falcon» transportant le Président Habyarimana est considérée comme l’élément déclencheur des tueries, qui firent 800 000 morts - essentiellement des Tutsis, et des modérés hutus - en cent jours.
«Tout ce que je peux dire, c’est que le rapport incrimine de manière très différente les principaux acteurs du génocide au Rwanda», a déclaré à la presse le Procureur général du Rwanda, Tharcisse Karugarama. « Il souligne les principaux acteurs du génocide, leurs rôles divers et (...) fait des recommandations», a ajouté le magistrat.
Le Rwanda accuse les militaires français d’avoir formé et armé des milices qui ont commis l’essentiel des atrocités.
La France, qui a dépêché dans l’ouest du Rwanda des soldats dans le cadre de l’opération «Turquoise» avec la bénédiction des Nations Unies, dément toute implication dans le génocide antitutsi.
Selon le Procureur général Karugarama, le rapport d’enquête de 500 pages sera rendu public une fois que les autorités l’auront examiné. Les enquêteurs ont, pour cela, entendu plus de 600 témoins, dont des victimes des violences, des miliciens et des journalistes étrangers.

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