Les premières lignes donnent immédiatement le ton : « L’examen des crédits de la Francophonie pour 2008 provoque une désagréable impression de déjà vu ». Si le budget apparaît globalement identique aux années précédentes, le sénateur constate que la rupture tant prônée par le Président Sarkozy ne change pas : « En Francophonie aussi il faut rompre avec les habitudes ! ». Une rupture, qui devrait se concrétiser, selon le sénateur, par « la réunion des crédits dans un cadre budgétaire unique » ; Ou tout du moins par la publication d’un document de politique transversale qui permettrait d'évaluer et de juger correctement les actions engagées chaque année.
Actuellement, les crédits alloués par la France aux diverses actions et institutions de la francophonie se répartissent dans différentes missions qui se subdivisent également en sous actions. Cette complexité est si grande qu'à aucun moment, des 42 pages de ce rapport, le sénateur est capable d'avancer le montant total des crédits alloués à la francophonie. Seul quelques éléments de réponses permettent d'avoir une idée des sommes engagées par la France dans 4 grandes missions : - Aide publique au développement : 132.4 millions d’euros. - Action extérieure de l’État : 15,1 millions d’euros. - Culture : 2,3 millions d’euros. - Médias : 65,7 millions d’euros
De même, pour rendre l'action de la France plus lisible et plus performante, le sénateur souhaite remplacer le secrétaire d’Etat chargé de la coopération et de la Francophonie par un grand ministère de la Francophonie. Le sénateur souligne une nouvelle fois que rien n'a bougé non plus quant à l’idée que la France se fait de la Francophonie. Il y a « les pays francophones »… et les autres. Or, force est de constater que la francophonie n'attire plus uniquement les pays ayant usage de la langue française mais aussi des pays aux accents anglo saxon (Ghana) et lusophone (Mozambique). L'arrivée de ces nouveaux Etats serait du en partie par la culture et les valeurs que porte le monde francophone. Face à cette expansion, J. Legendre en conclut que la Francophonie a «vocation à concerner le monde entier ». Néanmoins, il constate que l'arrivée, de certains membres (Ukraine, Chypre) associés ou observateurs, doit faire l'objet d'un examen et d'un suivi attentif. L'adhésion au monde francophone ne doit en effet trouver sa raison d'être uniquement dans « l’engagement en faveur de la langue française »
Le troisième grand point abordé est celui du recul de l’utilisation du français dans les domaines des sciences et des technologies. Or cet abandon, représente une réelle menace pour le développement de la langue française, car « une langue est vivante lorsqu’elle sait s’adapter aux évolutions de la société en créant des nouveaux concepts »…